UKRAINE : SITREP du 22 août 2025 (Weeb Union)


 

Commentaires

  1. Comme on le voit, tout ce cirque médiatique ne donnera rien, la guerre va continuer pour plusieurs raisons.

    - Les dossiers de négociation sont vides, les entrevues de ces derniers temps n'ont rien donné à part des échanges de prisonniers et des sacs mortuaires. On est resté sur les bases de l'accord d'Istanbul de mars 2022 établi par les ukrainiens.

    - On ne fait pas déplacer des dirigeants sans des dossiers constitués, ils vont se raconter quoi ? Ce ne sont pas à des chefs d’État de discuter des détails d'un accord de paix mais à des délégations qui doivent minutieusement les échafauder.
    Rien n'a été fait en ce sens.

    - Chaque partie a un problème constitutionnel pour échanger des territoires. Amender des constitutions en temps de guerre n'est pas chose facile à mettre en place sans des négociations au préalable.

    - Les russes ne reconnaissent pas la légitimité de Zelensky dont la signature est rendue caduque par le fait que son mandat présidentiel a expiré en mai 2024.
    C'est une loi martiale qui le maintient au pouvoir renouvelée tous les 90 jours par la Rada. Son pouvoir est instable sur la durée à présent.

    - Où tenir cette hypothétique réunion avec le mandat de la CPI de Poutine en cours ? Comment assurer sa sécurité sur place ?

    - Zelenski ne peut pas abaisser sa garde et faire des concessions sinon il risque sa vie.

    - Comment geler une ligne de front ? Le mieux c'est de la réaligner pour économiser des hommes. Donc une partie sera forcée de se réaligner mais les russes ont créé sept saillants et des chaudrons pour cet hiver, ce n'est pas dans leur intérêt de réaliser un alignement car ils ont l'avantage sur le terrain. Les ukrainiens diront ; nous sommes forcés de reculer et donc de céder du territoire aux russes, chose inimaginable quand on voit comment ils s'accrochent au terrain.

    - Les garanties de sécurité pour l'Ukraine, les occidentaux veulent faire rentrer l'Otan sur le territoire ukrainien, la belle affaire.
    Les russes veulent une neutralisation à la sauce autrichienne version 1955.

    Trump s'est débarrassé du problème ukrainien en renvoyant à présent dos à dos les deux belligérants. Estimant qu'il a réalisé ce qu'il devait faire, il n'en fera pas plus.
    Quant aux russes, ce qu'ils n'obtiendront pas par la parole, ils l'obtiendront par les armes, c'est juste une question de temps.
    Si bien que les ukrainiens et les européens ont tout faux sur toute la ligne en faisant durer le conflit.

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  2. Si on prend deux conflits militaires de haute intensité du vingtième siècle, la guerre de Corée et celle du Vietnam ; pour la Corée on a commencé les pourparlers en vue d'une cessation des hostilités en décembre 1950, le conflit se terminant en juin 1953, la mort de Joseph Staline en mars 1953 activant la mise en place d'un armistice.
    Concernant le conflit vietnamien, on commence les pourparlers en 68, le conflit se termine à Paris en janvier 73 pour reprendre en 1975 avec la chute de Saïgon.
    Dans les deux cas, l'armée américaine participe activement aux combats, et pourtant les pourparlers et les négociations prennent un temps infini avant que ces deux conflits trouvent leur solution.

    Dans le cas ukrainien, les USA ne participent pas directement aux combats officiellement, ce sont donc aux deux belligérants de trouver une solution pacifique de sortie de crise mais rien n'a été réalisé en ce sens pour le moment, on part avec un sérieux handicap pour atteindre une solution viable en vue d'un accord de paix.
    Par conséquent, nous ne sommes pas sortis de l'auberge, le serpent se mord la queue, seul l'arrêt du financement américain et la diminution de la livraison des armes à destination de Kiev accélérera la fin du conflit mais dans l'unique intérêt des russes qui maîtrisent actuellement le terrain.

    Aujourd'hui si l'Ukraine étend la mobilisation aux 18/25 ans alors potentiellement 1.92 million d'ukrainiens pourrait encore participer activement à cette guerre. Si les sources occidentales de financement et son aide militaire perduraient, on pourrait théoriquement faire durer le conflit encore pas mal de temps avec l'aide du Donbass fortifié qui contient efficacement les avancées russes.
    Cependant ce n'est plus le cas, le compte à rebours de la chute du régime de Kiev est lancé par Trump avec sa nouvelle politique d'ouverture envers la Russie.
    Résultat, Zelensky se retrouve coincé avec ses sponsors européens qui ne pourront pas seuls alimenter la suite du conflit. Trump joue à Ponce Pilate à la façon prix Nobel de la paix, il s'est protégé quoi qu'il arrive à présent, il se retire du conflit sans essuyer les futurs dommages collatéraux.

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    1. En effet, les suites de cette guerre dépendent de Trump.
      En continuant le financement de cette guerre par l'intermédiaire des états esclaves européens et de la chair à canon ukrainienne, ça pourrait durer encore 1 an ou 2. Ou bien, comme vous le mentionnez, il pourrait se retirer complètement et cela terminerait la guerre avant l'hiver.
      Mais l'opinion publique américaine n'est pas prête à une perte de face aussi
      considérable. Du moins selon les derniers sondages ( mais peut on se fier aux sondages ? ).

      Donc, Trump va probablement choisir de faire durer ce conflit tout en s'impliquant le moins possible et en continuant à jouer les entremetteurs.
      C'est probablement ce qu'il a de mieux à faire politiquement.

      Encore faut il être capable de fabriquer les armes en quantité suffisante pour regarnir les arsenaux US et entretenir l'incendie.

      Or, à ce propos, il semble que les chaines logistiques US, encombrés de sous ensembles venant de partout dans le monde, entre autre de Chine, ne soient plus capable de suivre les commandes.
      Et il y a aussi un gros problème de main d'oeuvre qualifié.
      On le voit avec les avions, sous marins, missiles, etc.
      Il y a du retard partout, et de gros retards.
      L'industrie US ne suit plus.
      Et cela, ça ne se corrige pas rapidement.

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  3. Une pensée pour Gérard Chaliand mort mercredi dernier qui a su remplir sa vie comme nul autre: écrivain-voyageur, poète, aventurier, spécialiste des guerres et de géostratégie. Homme de terrain avant tout, il a été à la rencontre de plusieurs mouvements de libération nationale : algérien, vietnamien, palestinien ou afghan, pour appréhender leur lutte de l’intérieur.

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  4. Merci de préciser la position (délicate est un euphémisme) de Zelensky: " Zelenski ne peut pas abaisser sa garde et faire des concessions sinon il risque sa vie."

    J'ai lu trop de commentaires le présentant comme un "cocaïoname", "faisant durer le conflit pour ses intérêts eet ceux de ses soutiens"... alors qu'il doit et devra composer avec une frange qui cherchera à la supprimer physiquement s'il est présenté comme responsable de l'échec ukrainien.

    Certes, sa stratégie de "tenir le terrain" est plus que probablement dictée par ses "conseillers otaniens". Mais oublier l'influence des franges jusqu'au-boutistes ukrainiennes serait négliger ce avc quoi Zelensky doit composer en interne.

    Cela n'excuse pas l'homme mais permet de comprendre la partition qu'il doit jouer.

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    1. Zelensky a une circonstance atténuante. Il nous fait rappeler à chaque instant notre promesse de mars et avril 2022 de lui venir en aide quoi qu'il arrive.
      C'est à dire jusqu'à la chute programmée à l'époque du régime de Vladimir Poutine en l'aidant de nos sanctions économiques.
      Aussi longtemps qu'il le faudra, que cela s’avéra nécessaire, voilà la promesse de Boris Johnson qui s'est répétée jusqu'en août 2022.

      Ce qui a donné le décret présidentiel d'octobre 2022 d'interdire à Zelensky de négocier avec Vladimir Poutine en personne tant qu'il sera au pouvoir.
      Ce qui bloque toute négociation à ce jour.
      La deuxième raison est sa légitimité présidentielle qui n'est plus à l'ordre du jour. Dans la constitution ukrainienne, c'est le parlement qui doit reprendre le relais du pouvoir exécutif représenté par son président en cas où le président de l’exécutif n'est plus légitime et en cas où toute élection demeure impossible à organiser. Ce pourquoi Lavrov et Poutine disent qu'ils veulent bien discuter avec le président de la Rada car à leurs yeux il est légitime, mais pas avec Zelensky.

      Mais dans l'éventualité du maintien de Zelensky au pouvoir avec la loi martiale constamment renouvelée tous les 90 jours, ce qui fait que tout le monde se tient par la barbichette, on va bien arriver à l'expiration des mandats électoraux des parlementaires, et à ce moment là, qui sera encore légitime pour aller négocier la fin du conflit avec les russes ?

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