Libye : regain de tension à Tripoli (South Front/Rybar)


 Le 27 août, les forces loyales à Fathi Bashagha, le premier ministre intérimaire de la Libye, ont atteint l'entrée orientale de Tripoli, où d'intenses affrontements avaient éclaté la veille.

En février, Bashagha avait été choisi comme premier ministre désigné par la Chambre des représentants libyenne, basée dans l'est du pays. Cependant, Abdul Hamid Dbeibeh, chef du gouvernement d'unité nationale basé à Tripoli, a rejeté la nomination de Bashagha au poste de premier ministre, déclarant qu'il ne remettrait le pouvoir qu'après des élections nationales.

Le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l'armée nationale libyenne, a soutenu la nomination de Bashagha, malgré leur désaccord antérieur.

Les forces qui avancent vers Tripoli sont parties de la ville de Misrata. Elles sont dirigées par le général de division Salem Juha, allié de Bashagha. Un autre allié du prétendu premier ministre par intérim, le général de division Oussama al-Juwaili, aurait déplacé ses forces dans le sud de Tripoli.

Anticipant une attaque en règle contre Tripoli, la Force d'opérations conjointes, alliée de Dbeibeh, a mobilisé toutes ses forces à l'intérieur et autour de la capitale.

Afin d'éviter une nouvelle escalade, le chef du Conseil présidentiel libyen, Muhammad al-Manfi, a mis fin à sa visite officielle en Tunisie et est rentré à Tripoli.

Pendant ce temps, des affrontements intenses se poursuivent à Tripoli entre des factions armées locales qui profitent de l'instabilité politique dans ce pays déchiré par la guerre. Le maire de la municipalité de Tripoli, Ibrahim Al-Shibli, a déclaré que la "situation est tragique" dans les quartiers de la rue al-Zawiya, de Sidi Khalifa et de Bab Ben Ghashir. Des sources médicales dans la capitale ont déclaré qu'au moins quatre personnes ont été tuées dans les affrontements, et ont confirmé que le nombre de blessés s'élevait à 30.

Il y a deux jours, Bashagha a réitéré son désir "d'entrer à Tripoli, pacifiquement, afin d'éviter l'effusion de sang", affirmant que "7 millions de Libyens attendent que son gouvernement entre à Tripoli afin de recevoir son quartier général, y compris les habitants de la capitale."

À l'époque, les forces loyales à Dbeibeh se sont redéployées dans les environs de l'aéroport international de Tripoli pour repousser toute "attaque potentielle" des forces affiliées à Bashagha.

L'impasse politique entre Debibeh et Bashagha pourrait finalement dégénérer en une véritable confrontation militaire. La Turquie, qui maintient des forces à Tripoli, n'interviendra probablement pas, car elle entretient des relations étroites avec les deux dirigeants. Haftar est également susceptible de rester sur le côté, malgré son soutien à Bashagha.

Traduction : Veille Stratégique

Sources : https://southfront.org/clashes-break-out-in-libyan-capital-amid-political-standoff-videos/

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