Soudan : nouveau bilan au 16 avril 2023 à 10h (South Front)


Au moins 56 personnes ont été tuées et 595 blessées lors d'affrontements entre l'armée et les forces paramilitaires de réaction rapide (FRR) à travers le Soudan, a annoncé le Comité central des médecins soudanais le 16 avril.

Selon le comité, au moins 17 des personnes tuées lors des affrontements étaient des civils. Parmi les victimes figurent un médecin, trois employés du Programme alimentaire mondial et un ressortissant indien qui travaillait au Soudan pour la Dal Group Company.

Les affrontements ont éclaté un jour plus tôt, lorsque la FRR a tenté de s'emparer de la capitale, Khartoum. L'armée a réagi avec force, faisant même appel à des frappes aériennes contre la force paramilitaire. La confrontation s'est alors étendue à d'autres régions du nord, de l'est et du sud du pays.

Le général Mohamed Hamdan Dagalo, commandant en chef des forces de sécurité soudanaises, affirme s'être emparé de la plupart des sites gouvernementaux de Khartoum.

"La FRR contrôle plus de 90 % des sites stratégiques de Khartoum", a déclaré M. Dagalo dans une interview accordée à Sky News Arabia, en faisant référence à son groupe paramilitaire.

Dans une autre interview accordée à Al Jazeera, M. Dagalo a qualifié le commandant en chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, de "criminel", l'accusant d'être à l'origine des combats

De son côté, al-Burhan a contesté les affirmations de M. Dagalo et a déclaré que l'armée avait gardé le contrôle des sites gouvernementaux dans la capitale.

L'armée a accusé la FRR de "complot et de trahison" contre le pays et a exigé sa dissolution. Il n'y aura "ni négociation ni dialogue avant de dissoudre la milice rebelle de Hemedti", a déclaré l'armée dans un communiqué. Elle a également lancé un avis de recherche contre Dagalo, le qualifiant de "criminel en fuite".

La situation sur le terrain reste incertaine, les affrontements se poursuivant à Khartoum ainsi qu'à Merowe, Port-Soudan, Kassala, Gedaref, Damazin, Kosti, Kadugli et Omdurman.

Al-Burhan et Dagalo dirigent tous deux le Soudan en tant que président et vice-président du soi-disant Conseil souverain depuis un coup d'État en octobre 2021.

Les tensions entre les deux commandants résultent d'un désaccord sur la manière dont les forces de sécurité soudanaises devraient être intégrées à l'armée et sur l'autorité qui devrait superviser le processus lors de la transition vers un régime civil dans le pays, prévue pour cette année.

Les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, l'Union européenne et la Chine ont tous appelé à un cessez-le-feu immédiat au Soudan. Les États arabes, dont l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont lancé des appels similaires. Le secrétaire général des Nations unies s'est également entretenu avec M. al-Burhan et M. Dagalo, les exhortant à mettre fin aux affrontements.

La lutte pour le pouvoir entre l'armée et les forces de sécurité soudanaises retardera probablement la transition vers un régime civil au Soudan et pourrait conduire le pays à une guerre civile.

Traduction : Veille Stratégique

Source : southfront.org/death-toll-from-power-struggle-in-sudan-reaches-56-videos/


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