Turquie/Irak : vers une opération turque au sol (Rybar)


Des événements fascinants se déroulent autour de l'opération turque prévue contre le Parti des travailleurs du Kurdistan en Irak. Après qu'Erdogan a annoncé l'élimination de la menace du PKK au cours de l'été, la Turquie a commencé à préparer activement l'exécution du plan.

Ces derniers jours, des mesures concrètes ont été prises, indiquant le début imminent de la phase terrestre de l'offensive des forces armées turques :

▪️ Tout d'abord, le 14 mars, une commission spéciale irako-turque s'est réunie à Bagdad, en présence du ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, et du ministre de la défense, Yashar Güler. Les discussions ont notamment porté sur la nature de l'opération turque dans le nord de l'Irak.

▪️ Le lendemain, Yashar Güler s'est rendu dans la province de Hakkari, frontalière de l'Irak. Il a notamment souligné l'état de préparation du personnel militaire turc stationné sur la base de Yuksekov (y compris les unités MTR impliquées dans les débarquements sur les positions kurdes en Irak).

▪️ Le 16 mars, le commandant en chef des forces terrestres turques, Selcuk Bayraktaroglu, a inspecté les bastions situés le long des frontières de l'Irak et de la Syrie dans la province de Sirnak. Le commandant militaire a évalué l'état de préparation des formations avancées des forces armées turques.

▪️ Hier, des informations sont apparues selon lesquelles les unités kurdes avaient commencé à retirer leurs troupes de la ligne de front vers les zones arrière et montagneuses de la province de Dahuk en prévision de l'offensive turque.

Il ne fait aucun doute que les Turcs se sont déjà préparés publiquement et ont souvent discuté d'une résolution rapide de la question kurde. Cependant, aujourd'hui au moins, les dirigeants turcs ont pris des mesures tangibles en faveur du lancement de la phase terrestre.

Néanmoins, l'idée de neutraliser complètement la menace du PKK ne semble pas encore réalisable. Le facteur kurde offre aux Turcs une occasion commode de tester leur armement et de détourner l'attention des questions intérieures. La mise en œuvre d'un tel plan nécessitera des efforts considérables de la part des Turcs.

Traduction : Veille Stratégique

Source : https://t.me/rybar/58274

Commentaires

  1. Erdogan va tenter de réaliser contre les Kurdes ce que Nétaniahou tente contre les Palestiniens. Après tout, si la "communauté internationale" se montre à ce point indifférente, pourquoi se gêner ? Et si Erdogan est trop critiqué, il pourra crier à la discrimination.

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    1. Erdogan, en l'échange de sa signature pour faire rentrer la Suède dans l'Otan, pays qui abritait selon ses dires des terroristes kurdes, a reçu en échange les kits de modernisation U.S pour ses F-16 Block 30-32 vieillissants et plaqués au sol depuis un certains temps.
      De plus les USA lui ont validé une commande de nouveaux F-16 VIPER Block 70-72 et peut être de futurs F-35 au bout des négociations qui sont relancées sur ce sujet avec Washington.
      La Turquie va devenir le nouveau HUB gazier d'Europe, grâce à ses relations privilégiées avec l'Azerbaïdjan, ses conduites de gaz venant de Russie sous la mer Noire, avec Israël (Gisement de gaz à Gaza) qui est aussi un partenaire militaire et avec le Qatar (premier pays producteur de gaz) pour des questions de religion et d'appartenance aux frères musulmans.
      En plus il parle avec l'Iran qui a la deuxième réserve mondiale de gaz au monde. En réalité c'est la même poche d'exploitation que le Qatar qui en tire pratiquement tous les bénéfices grâce à l'affaiblissement de l'Iran par les USA et ses alliés dans la région.
      La communauté turque en Allemagne est la première de ce pays qui a besoin de gaz en ce moment tout comme l'Europe qui lui verse 6 milliards d'euros par an pour retenir ses millions de réfugiés syriens depuis 2011.
      Il a une position stratégique, il le sait, il en joue et s'il intervient en Syrie tout comme en Irak militairement, c'est qu'il a la permission des USA qui ont des bases sur place. Faut pas se tirer dessus et coordonner les actions afin d'éviter les dommages collatéraux et les incidents diplomatiques qui pourraient suivre.
      Erdogan a le vent en poupe.

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