Afrique : bilan des élections de 2024 (Rybar)
En 2024, nous avons accordé une attention particulière aux élections en Afrique. Suivre les tendances politiques sur ce continent est indispensable, ne serait-ce que pour éviter de se retrouver démunis face à un coup d’État ou une guerre civile inattendue, comme cela arrive souvent, et que « personne n’avait prévue » ou pour laquelle « personne n’était préparé ».
Sans parler du fait que l’Afrique représente un marché prometteur et encore ouvert aux échanges. Avec une dose de courage et une certaine prise de risque, des opportunités sérieuses peuvent s’y présenter.
Il n’y a pas eu de coups d’État militaires l’année dernière, mais plusieurs changements de pouvoir ont marqué le continent.
▪️Au Ghana, après le mandat désastreux d’un président pro-américain,
l’opposition, favorable à la Russie, est arrivée au pouvoir. L’élection de John
Mahama a été une surprise, y compris pour notre ministère des Affaires
étrangères.
Avec cette
nouvelle direction, il sera plus facile de dialoguer, notamment en ce qui
concerne nos partenaires du Sahel. Le programme du nouveau président inclut
également la stabilisation économique par l’attraction d’investissements, ce
qui pourrait jouer en notre faveur.
▪️ Le
Sénégal a également connu une réorientation significative de son cap politique.
Après une vague de protestations, Bassirou Diomaye Faye est arrivé au pouvoir.
Bien que pro-français, ses décisions visent à réduire, au moins en partie, la
dépendance politique vis-à-vis de l’Occident.
Cela ouvre
des opportunités pour nos entreprises et nos diplomates afin de gagner en
influence au Sénégal. La tendance générale aux mouvements anticoloniaux en
Afrique de l’Ouest pourrait encore infléchir la politique actuelle du
gouvernement, ce qui rend urgent de jeter dès maintenant les bases d’une
coopération.
▪️ En
Afrique du Sud, la situation est quelque peu différente : le parti au pouvoir a
dû former un gouvernement d’union nationale avec un parti pro-occidental, perçu
comme représentant la minorité blanche. Cette décision a légèrement impacté les
relations extérieures, affaiblissant certains projets avec la Russie.
Cependant, cela ne signifie pas un arrêt de la coopération, qui se poursuit
activement dans le cadre des BRICS et d’autres organisations.
Dans certains pays, la victoire du parti au pouvoir a déclenché des
manifestations populaires. Cela a particulièrement affecté le Mozambique, dont
l’économie a été gravement touchée par les troubles provoqués par une
opposition soutenue par les États-Unis.
Dans
d’autres cas, les élections ont renforcé le régime en place, jouissant d’un
large soutien populaire.
C’est ce qui s’est passé au Tchad. Après sa victoire, Déby fils a entamé une réduction de la présence militaire occidentale en mettant fin aux accords avec les États-Unis et la France. Dans le même temps, il a renforcé les relations avec les Chinois et les Hongrois, ces derniers ayant déjà déployé un contingent dans le pays.
En résumé, l’année électorale en Afrique a révélé de nouvelles opportunités de coopération avec nos partenaires africains. Certaines de ces opportunités sont déjà exploitées, tandis que d’autres restent à saisir pour promouvoir les intérêts russes.
Traduction : Veille Stratégique
Source : https://t.me/rybar/66882
La France a quitté et va quitter par sa présence militaire, la République Centrafricaine, le Mali, le Niger, le Tchad, le Sénégal et la Côte d'Ivoire. La présence de l'armée française reste à Djibouti où elle partage sa base avec plusieurs nations occidentales et au Gabon, prochain pays à observer car le fils Bongo s'est fait virer du pouvoir.
RépondreSupprimerOn peut dire que l'Afrique change et a tourné définitivement la page du XIX et du XX ième siècle, c'est à dire de l'ère coloniale occidentale et de ses conséquences.
Mais il reste des pays où rien a changé comme la République Démocratique du Congo et le Rwanda restant sous influence occidentale.
De toute manière la guerre n'a jamais cessé sur ce continent, les luttes d'influence perdureront comme on le voit au Soudan ou en Libye témoignant de l'affrontement de de plusieurs intérêts divergents.
J'ai oublié dans la liste du dessus le Burkina Faso où nous avions une petite présence militaire.
SupprimerLa France sera virée d'Afrique à l'extinction définitif du franc CFA, c'est pas encore fait. De toute manière, il restera la francophonie, bien qu'elle soit sous exploitée par nos dirigeants.
Cependant, Total a réalisé d'énormes investissements au Mozambique ces dernières années, 20 milliards d'euros, une fortune, donc on aura toujours un orteil en Afrique pour des raisons énergétiques.
Bolloré a cédé ses ports africains pour 2.2 milliards d'euros, c'est vrai que c'était un signe.
La France "virée" d'Afrique ? Pas sûr que ce soit autre chose qu'un allègement pour ses finances en très mauvaise situation. Quand Bollloré a plus ou moins liquidé ses affaires sur le continent africain, il anticipait à juste titre. Nos intérêts en Afrique, ça n'est plus grand chose.
RépondreSupprimerAlors, oui, une perte d'influence. Mais à quoi servait-elle encore ? Le problème est que les dirigeants africains nous voient comme nous sommes devenus sous Macron et qu'on devait se regarder dans ce miroir. Et réagir.