UKRAINE : premier bilan des frappes russes du 13/12/2024 (Divers)

Ce matin, les forces russes ont mené une frappe combinée sur les d'infrastructures ukrainiennes. Selon les données préliminaires, le raid a impliqué des bombardiers stratégiques, des navires et des drones kamikazes Geran-2.

À la suite de l'attaque, des frappes de missiles et de drones ont été enregistrées dans diverses régions ukrainiennes, malgré les affirmations habituelles des sources ukrainiennes sur l'interception de la plupart des cibles.

▪️ Selon les données préliminaires, la cible dans la région d'Ivano-Frankivsk était la centrale thermique de Burshtyn, qui a été systématiquement touchée depuis la fin de 2022, ainsi que l'aérodrome de Kolomyia. Dans la région de Tcherkassy, les installations de la centrale hydroélectrique de Kaniv ont été endommagées.

▪️ Dans la région de Lviv, des explosions ont été entendues à proximité de Stryi - il y a un site de stockage souterrain de gaz qui a déjà été pris pour cible à plusieurs reprises. À Odesa, des explosions se sont produites dans la zone de l'aérodrome de Lymanske.

Des coupures de courant généralisées se sont produites sur le territoire ukrainien, mais il pourrait également s'agir d'arrêts préventifs. L'efficacité du raid pourra être évaluée après l'apparition d'images satellites.

Commentaires

  1. Juste une info à confirmer svp : le nouveau missile américain Dark Eagle ? https://www.yahoo.com/news/army-dark-eagle-hypersonic-missile-015743181.html ou https://www.msn.com/fr-fr/technologie/aviation/rester-la-premi%C3%A8re-force-de-combat-au-monde-les-usa-testent-le-missile-hypersonique-dark-eagle/ar-AA1vNyPR?ocid=BingNewsVerp

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  2. Très heureux de pouvoir papoter librement avec mon copain ukrainien palkovnik (colonel) à la retraite qui vient d'arriver en Allemagne, accueilli par de la famille de sa femme. A bientôt 70 balais, il supporte moins bien les 5° max de son appartement du centre de kiev. Je l'ai invité à venir quelques jours dans la Beauce chasser le sanglier (et boire de la vodka), il réfléchit... Par contre, les infos échangées confirment ce que je radote régulièrement. Le manque de cadres et principalement d'officiers obère les maigres chances de résistance d'une armée ukr saignée à blanc. Les quelques bons éléments ont été envoyés encadrer des troupes très bien équipées engagées sur le petit bout de Russie situé au sud de Koursk. Le reste du front est démuni des compétences requises pour gérer la résistance aux attaques russes. En fulminant, il s'indigne des demandes de blinken d'abaisser l'âge de conscription à 18 ans. Il dit que même avec un stock d'armes suffisant et une arrivée en masse de conscrits, sans cadres l'armée ukr ne vaut pas tripette. Il revient sur la tactique russe de chaudronisation des points de résistance et m'explique qu'à l'école de guerre, ce sont les exercices d'organisation d'une retraite ordonnée qui sont les plus difficile à réussir et sur le terrain le plus complexe à réaliser (et seulement à condition d'avoir sous la main une chaîne de commandement rodée à ce type de situation). Seuls les plus brillants des officiers y parviennent avec un minimum de casse. Tout est compliqué, la logistique, les tirs de couverture, la protection sol-air, l'étalement des retraits, la destruction des actifs abandonnés, etc.
    Incidemment, il dit qu'il y a eu des changements importants dans la doctrine d'engagement des russes. Il dit qu'un bon coup de boutoir russe suffirait à faire voler le front en éclats, et pourtant les russes ne le font pas alors qu'ils en ont (selon lui) largement les moyens...
    A suivre...

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    1. Informations très précieuses car proche du terrain. Merci.

      Effectivement les pertes russes au sud de Koursk sont significatives, selon Les Conflits en Cartes. Tout assaut blindé se traduit par nombre de destructions. En face, ni le matos ni les personnels qualifiés ne semblent manquer.

      Le calcul vicieux : sans doute maximiser les pertes des Russes quand ils voudraient libérer le territoire de la patrie. Ces pertes ne changeront pas le résultat final mais elles accumulent la haine côté russe, rendant la paix plus difficile.

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    2. Le témoignage de Lysandre confirme surtout que ce sont les personnels les plus performants et expérimentés qui sont sur Koursk, ce qui donne une explication au temps que prennent les Russes à les détruire sans provoquer un retrait et un repositionnement.

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    3. Âne - Peut-être ne m'avez-vous pas compris, mon ami est ukrainien et nostalgique de l'urss. il considère les banderistes avec mépris. Quand aux russes, il ne les aime pas beaucoup à la manière d'un marseillais vis à vis des parisiens. Autrement dit, il serait à 100% du côté des russes dans l'hypothèse (hautement improbable selon moi) d'un conflit entre la Russie et l'ue.
      Sa description de l'organisation de l'armée ukr et de son manque de cadres, qui rend impossible une défense cohérente et favorise une sur-attrition, ne concerne en rien l'armée russe à laquelle il attribue (peut-être par idéologie mais je le crois aussi) une capacité de résilience intacte qui ne craint pas de déconstruire, repenser et tester inlassablement les doctrines militaires jusqu'à devenir une force d'une efficacité difficile à contrer.
      Je ne pense pas que les motivations de l'engagement ukr. au sud de koursk soient les mêmes aujourd'hui qu'en été dernier. Les km² conservés à un prix exorbitant n'ont aucun sens tactiquement et répondent seulement à une volonté politique à 2 niveaux; pour la population ukrainienne, de dire "vous voyez bien qu'ils ne sont pas invincibles, ne désespérez pas" et pour le reste du monde de dire "nous sommes toujours en position de gagner cette guerre pour peu qu'on nous en donne les moyens et que vous engagiez vos propres troupes à nos côtés"... L'histoire abondamment véhiculée dans les médias d'un "échange de territoires" dans le cadre d'une négociation est inepte depuis le début. Si les russes voulaient vraiment reprendre ces territoires, ils auraient mis les moyens nécessaires pour le faire. Comme le dit mon ami, la crème de la crème des forces ukr, qui seraient bien mieux utilisée sur le front est, est fixée au nord dans une opération inepte sur le plan tactique et suicidaire sur le plan stratégique.
      Les pertes russes au sud de Koursk sont forcément supérieures à ce qu'elles sont ailleurs mais restent inférieures à celles des ukr qui sont en infériorité feu et sans couverture aérienne (ou presque).
      Enfin, je ne suis pas certain que les russes haïssent les ukrainiens dans leur globalité. N'oubliez pas qu'une majorité d'ukrainiens ont de la famille en Russie, qu'ils parlent la même langue, partagent la même culture et ont la même religion. Une bonne communication appropriée désignant les vrais fautifs de ce carnage, à l'issue du conflit, permettra de réduire les fractures et reconstituera une fraternité mise à mal par les fanatiques de tous bords.

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    4. moi qui ai de la famille à Rostov sur Don et Kharkov je vous soutiens complètement, la mentalité russe n'est pas comprise en occident et au vu de la russophobie mise en place ne le sera pas avant longtemps!!! Les ukrainiens finiront par comprendre de qui ils étaient les dindons de la farce et cela pourrait faire mal à cette hypocrisie d'europe. Les membres de ma famille à Kharkov regrettent amèrement d'avoir voté pour l'indépendance de l'ukraine
      Les concordances finiront par l'emporter de plus Kiev sans le Donbass n'est RIEN, une coquille vide

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    5. @Lysandre
      Il reste une chose cependant, l'armée ukhro n'est pas composé juste de nazis venant de Lvov. Il y a une bonne proportion de russes qui combattent dans cette armée. Et ça, ça risque de laisser des traces quant les combats finiront.

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    6. Bien noté. Vous connaissez mieux que moi la situation.

      « Une bonne communication appropriée désignant les vrais fautifs de ce carnage, à l'issue du conflit, permettra de réduire les fractures », je le souhaite. Mais les types qui auront vu, des deux côtés, leurs copains déchiquetés/brûlés, difficile à oublier. Ça laisse forcément des traces. De même l'attitude de la France nous compromet durablement aux yeux des Russes. Pour une génération ? Navrant.

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    7. C'est juste c que je pensais dans un message qui est passé à la trappe . La division , la fracture risque de se placer entre enrope de l'est ( anciens pays de l'urss ) et celle de l'ouest au vues des comportements insensés qu'ont eu les braves gens de la communauté atlantiste qui suivent aveuglément les humeurs de la perfide Albion . Les pays sont avant tout des personnes et de la mémoire .

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    8. @ nastia - J'ai également de la famille à rostov na danou, j'adore cette ville et la cuisine servie au petrovsky pritchal. Nous sommes d'accord sur l'analyse
      @ Histoire - Les nazillons de Lvov sont, pour la plupart, déjà au royaume des taupes depuis 2022. Ce sont les américains qui soutiennent le plus le régime zelensky, les intérêts financiers et les compromissions scandaleuses sortiront à l'issue de ce cauchemar. Les "russes" qui combattent dans l'afu sont très minoritaires au contraire mais là où vous avez raison (c'est peut-être la source de votre erreur) c'est que la langue commune utilisée par l'armée ukr., c'est le russe... Pour des raisons pratiques puisque pour la majorité des ukrainiens, c'est leur langue natale (comme mon épouse née à kiev et toute sa famille par exemple). Beaucoup d'ukrainiens baragouinent l'ukrainien et cela a posé des problèmes de compréhension des ordres, dés le début du conflit...
      @ Âne - Vis à vis des français, c'est pas gagné, vous avez raison et "navrant" est bien le mot approprié. Entre eux par contre, ça finira comme dans toutes les guerres civiles : épuration féroce suivie d'un pardon, stigmatisation d'un ennemi commun responsable de cet holocauste (l'occident) et relance économique autour d'un projet consensuel. C'est pas la première fois que les slaves se tapent sur la gueule entre eux, et probablement pas la dernière.
      Les chroniqueurs des télés russes se défoulent en raillant les dérives sociétales de l'ue (immigration, insécurité, dictature lgbt, wokisme, paupérisation...) vis à vis de ces sujets, l'immense majorité des russes ressent une forme de dégoût difficile à décrire. Le plus triste, c'est que la plupart des ukrainiens ressentent la même chose... Le mois dernier, la fameuse "marche des fiertés" s'est plutôt mal terminée à kiev. Pas un mot, pas une image sur les médias français...

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    9. @ Lysandre
      Merci du renseignement car j'avais l'impression que les bandéristes de l'ouest n'étaient pas pressés de s'engager dans les combats et laissaient le casse pipe au russophone de l'est.
      J'avais aussi l'impression que les bandéristes se réservaient les postes dans les organes de "sécurité" plutôt que dans ceux de combat.
      En fait, bien que connaissant plusieurs russes qui travaillent ici au Québec, il me semble difficile de me faire une idée sur le patriotisme ou le non patriotisme des ukrainiens car tous ceux que je connais parlent russe et me parlent avec mépris du "dialecte" ukrainien.

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    10. @ Histoire - Le dialecte ukrainien est un vaste sujet de controverse. Une amie russe qui avait enseigné dans une université moscovite décrivait ainsi le dialecte ukrainien "c'est du russe mal parlé et mal écrit..." Bon, c'est vrai que c'est un peu lapidaire mais j'ai croisé pas mal de monde qui pense la même chose.
      Mon épouse quand à elle, le parle mal bien que l'ayant appris à l'école en 2eme langue en entrant au lycée dans la périphérie de kiev. Personnellement , la première fois que je suis venu à kiev c'était en 1995 et la première fois que j'ai entendu parler ukrainien c'était en 2010. Nonobstant les convictions idéologiques des pan-ukrainistes tentant de faire croire à une culture séparée et millénaire, les ukrainiens de 2024 sont parfaitement conscients de la supercherie. zelensky et ses soutiens essaient désespérément de mener une sorte de révolution culturelle depuis 2014, allant jusqu'à déplacer le jour de noël en le calquant sur notre calendrier (ridicule) et c'est en partie la raison sur laquelle les russes réagissent le plus en faveur de l'opération militaire spéciale. Beaucoup de russes considèrent en effet que zelensky et sa clique veulent opérer un "culturicide" et même s'il le faut, un génocide.
      Concernant les bandéristes, j'ai peu d'infos mais tout de même celles qui sont échangées à voix basse. Les fous furieux sont allés se faire vaporiser sur la ligne de front dès le début du conflit. Je suppose qu'il y en a encore quelques uns chez azov et pravy sektor et consorts... Restent les petits malins qui sont encore nombreux et occupent les postes clés, ce qui permet à zelensky de continuer à exister.

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    11. Il existe une veille langue en Ukraine.
      C'est le Sourjyk ou Sourjik, c'est un langage parlé par seulement une petite partie de la population. Entre 15 et 20% des ukrainiens le maîtrisent réellement, ceux de la région Centre habitant sur le Dniepr et autour de la capitale, au Sud et à l'Est mais très très très peu le parlent à l'Ouest du pays.
      C'est cela le réel ukrainien historique dont les origines remontent au XVIII ième siècle.

      C'est le résultat d'une fusion entre le parlé des campagnes ukrainiennes de l'époque avec le russe parlé dans les villes. C'est avec la développement des villes que ce nouveau langage est apparu au fil des derniers siècles lorsque les paysans sont allés travailler dans les cités et se sont mélangés aux citadins parlant le russe. On appelle aussi ce parlé l'ukrusse dont la traduction signifie "mélange" car il s'agit bien d'une mixtion de deux langages.
      C'est la rencontre entre le rat des champs ukrainiens de souche et le rat des villes d'origine russe. Le Dniepr c'est le Kraj, il désigne le fleuve mais aussi la frontière, Zaporijjia, ce sont les chutes d'eau du Dniepr.

      Il est amusant de constater que ceux de l'Ouest imposent l'ukrainien comme langue officielle et unique du pays alors qu'historiquement ce sont les derniers qui ont été rattachés à l'Ukraine par la main de Staline et qui sont les moins nombreux à maîtriser cette langue.
      Encore du n'importe quoi de la part de ce régime composé d'extrémistes russophobes. On comprend par ailleurs que leur seule motivation reste la russophobie afin d'imposer de nouvelles normes linguistiques qui reposent sur de l'idéologie raciste. Dans la même logique vous trouverez la disparition du culte lié au patriarcat orthodoxe de Moscou, qui est la représentation spirituelle de l'identité russe forgée à travers les siècles. C'est la seule logique que j'entrevois de la part d'une minorité insolente dont l'esprit est complètement ravagé par la haine et dire que nous sponsorisons ces gens.

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  3. Les informations de première main qui remontent du terrain sont extrêmement précieuses. Dans le flux informationnel auquel nous sommes soumis, ces témoignages sont ceux qui sont les plus rares. Merci Lysandre et Nastia !

    La domination avérée sur le plan militaire de la Russie rend pertinente la question du bon coup de boutoir final. Cette question me taraude depuis quelques temps et en ayant la confirmation de différentes sources des imbrications culturelles et familiales entre Russes et Ukrainiens, je me suis demandé si ce n’était pas ce paramètre qui expliquerait en partie la destruction à la lenteur d’escargot de l’Ukraine. Ecraser l’adversaire est une chose, se rabibocher avec lui une fois la paix signée en est une autre. La manière dont la Russie serre progressivement le garrot à la gorge de la population ukrainienne est une invitation discrète à renverser l’Ukroführer et sa junte. Un renversement du régime ukrainien actuel depuis l’intérieur faciliterait énormément les étapes suivantes de l’opération militaire spéciale russe.

    Mais peut-être que les raisons sont tout autres, à la fois plus simples et moins avouables : La destruction lente et méthodique de l’Ukraine débouchera mécaniquement sur l’exode de la population. La Russie est confrontée à un problème démographique. Récupérer et intégrer quelques millions d’Ukrainiens supplémentaires partageant langue, culture, formation et religion avec leurs cousins russes pourrait être une opération extrêmement rentable au plan économique. Il se dit que les réfugiés ukrainiens en Pologne, Allemagne et dans les autres pays européens sont de plus en plus tentés de quitter leur terre d'asile provisoire pour émigrer en… Russie.

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    1. @ Jfrsrd - Vous avez sans doute raison. Les russes font manifestement très attention d'éviter les dommages collatéraux. Cela dit, je crois que les motivations sont tournées vers le peuple russe et non pas par crainte d'être stigmatisés par les occidentaux (dont les russes se foutent complètement). Il faut être prudent avec les chiffres cependant selon RT le nombre de réfugiés ukrainiens en Russie avoisinerait 8 millions d'individus, ce qui est déjà considérable et ne comprend pas les populations de crimée et du dombass. A titre personnel je n'ai pas d'avis tranché sur cette question.
      Je rappelle néanmoins que les chiffres doivent être importants puisque la rada vient de voter une loi criminalisant les exodes de citoyens ukrainiens vers la Russie. Ceux-ci risquent : prison et confiscation des biens au profit de l'état... c'est quand même dissuasif...

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