Ukraine : secteur de Pokrovsk, 7-13 septembre 2024 (Rybar)


Les forces russes poursuivent leur avance rapide vers Kurakhove, brisant méthodiquement les défenses de l'armée ukrainienne (AFU). C'est sur ce secteur du front que les forces russes ont pour la première fois utilisé des véhicules blindés équipés d'une protection contre les drones et les munitions à charge creuse, surnommés "chars des tsars" par la population.

▪️ Au cours du mois écoulé, seule la périphérie nord-ouest de Krasnohorivka était encore sous le contrôle des Ukrainiens. Après la libération du quartier résidentiel situé sur la rive droite de la rivière Lozova, les Forces armées russes ont également repoussé l'AFU du territoire du complexe agricole situé à l'ouest.

Dans le quartier du "Kolkhoze Lénine", des groupes d'assaut avec le soutien de drones ont nettoyé les positions (https://t.me/rt_russian/214992) occupées par des formations ukrainiennes. Dans le même temps, les troupes russes ont réussi à évacuer plusieurs civils qui avaient auparavant refusé d'être évacués en Ukraine.

▪️ La libération complète de Krasnohorivka et le nettoyage de la périphérie ouest ont été marqués à la fin de la semaine dernière par le hissage du drapeau (https://t.me/Sladkov_plus/11361) et l'avancée dans les champs au nord de la localité (https://t.me/privet_iz_doma152/10147).

▪️ Hier, on a appris que les forces russes avaient mené une offensive à grande échelle dans les champs entre Krasnohorivka et Georgiyivka, éliminant la poche entre la rivière Lozova et le ravin Sukhaya.

Une colonne de plusieurs dizaines de véhicules blindés russes est sortie du ravin Lisya et s'est dirigée vers le sud-ouest en direction d'Ostryi.

Après avoir traversé les voies ferrées, les forces aéroportées russes se sont retranchées à la périphérie est du village : à l'heure actuelle, environ un tiers du village est sous le contrôle des forces russes. Les combats se poursuivent aux abords de l'école n°24 et de la gare ferroviaire d'Ostryi.

Bien que l'AFU ait affirmé avoir « repoussé l'assaut » et infligé des pertes importantes, les images publiées par les réseaux ukrainiens réfutent cette information. Presque tout le matériel est arrivé à destination et a permis aux troupes ruses de s'installer dans des bâtiments relativement intacts du village.

La prise d'Ostrogo permettra d'accélérer la libération de Maximilianivka, qui souffre depuis longtemps, et d'attaquer Alexandropol depuis le nord en direction de la ligne Zoryanoye - Gornyak, afin de fermer le "chaudron" qui s'étend sur plus de 10 kilomètres de profondeur dans les champs près de Nevelskoye.

En outre, l'élimination d'un important bastion ukrainiens à Kurakhove éloigne la ligne de front de la DPR et réduit considérablement la capacité des forces armées ukrainiennes à mener des frappes d'artillerie sur les centres de population russes. 

Traduction : Veille Stratégique

Source : https://t.me/rybar/63488

 

Commentaires

  1. Bon, c'est pas Poutine qui le dit ou même Xavier Moreau, c'est le rapport 2024 de l'OMS sur l'Ukraine.
    Accrochez vous:
    Plus de 9 millions sont en situation de risque pour leur santé mentale et plus de 4 millions souffrent de symptômes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Donc si on parle des territoires encore possédés par Kiev, on aurait entre 28 et 32 millions d'ukrainiens y résidant suivant les estimations.
      Si on prend ces chiffres de l'OMS en rapport à cette population restante, on a déjà affaire à un bateau fantôme au milieu de l'Europe.

      Supprimer
    2. RdT - Et encore, ils n'ont pas Lci, c'est une chance !
      Blague à part, mon épouse (qui est née à Kiev) est psychologue et elle participe bénévolement à un programme d'aide en visio aux personnes victimes de traumas. Elle est de garde 8 heures par semaine. Elle en sort généralement elle-même un peu assommée par ce qu'elle entend. ça fait 1 an qu'elle me répète souvent que les ukrainiens sont psychologiquement détruits, amorphes ou pour beaucoup dans un état quasi catatonique. Elle envisage d'arrêter ses gardes, trop dur. Elle dit que la fin de la guerre révèlera une société durablement blessée qui aura du mal à retrouver ses repères. Les images de bâtiments en ruines sont métaphoriquement une anamnèse assez fidèle de la population ukrainienne.

      Supprimer
  2. Une analyse intéressante d'Alexandre Del Valle.
    L'opération ukrainienne sur Koursk est certes communicationnelle, remettre du baume au cœur à ses soldats, montrer à l'Occident que l'Ukraine continue à se battre et que vous pouvez continuer à nous sponsoriser car Zelensky nous rappelle que c'est la promesse que nous devons honorer depuis avril 2022. Mais en franchissant la frontière russe, l'Ukraine montre à l'Occident qu'il ne faut pas avoir peur des russes et de leur arme nucléaire. Normalement les russes pourraient s'en servir car l'AFU a violé l'intégrité de leur territoire. Mais Les russes ne peuvent pas utiliser l'arme nucléaire car ils ne vont pas s'en servir sur leur territoire et l'Ukraine ne peut pas riposter car elle n'en détient pas.
    La riposte serait disproportionnée et ce serait l'erreur ultime de Poutine d'en donner l'ordre. Cette incursion ukrainienne neutralise la menace nucléaire russe d'où les appels du pied de Kiev pour obtenir l'autorisation de frapper la Russie plus en profondeur dans son territoire ancestral en débridant des missiles de croisière occidentaux. Puisque les ukrainiens ont donné la preuve sur le terrain aux occidentaux que l'arme nucléaire russe peut être neutralisée si c'est eux qui attaquent. Quand un équilibre nucléaire de la terreur existe, une attaque suivie d'une riposte nucléaire peut être envisagée. Mais contre l'Ukraine seule, c'est pas possible car elle ne fait pas partie de l'Otan ne possédant pas le parapluie nucléaire américain.

    De l'autre côté, les russes connaissaient le risque et le plan ukrainien mais ont laissé faire l'AFU rentrer sur leur territoire consciemment. Peut être surpris par l'usage de la guerre électronique qui a empêché leur aviation de canarder l'AFU pendant les premiers jours du conflit, l'armée ukrainienne a avancé dans leur territoire ancestral un peu plus que les russes l'avaient calculé au départ. Cependant cela arrange les russes, ils savent que l'armée ukrainienne a des problèmes de recrutement et qu'elle a dégarni le front pour y installer des troupes d'élite vers Koursk afin de réaliser cette opération médiatique.

    De son côté, Kiev pensait que les russes allaient aussi dégarnir leur front et en particulier celui du Donbass, ce qui aurait desserré l'étau russe qu'ils subissent depuis des mois. Mais c'est une erreur d'appréciation de la situation, Moscou n'a pas dégarni le front et quand il l'a fait ce n'était pas là où les ukrainiens l'espéraient.
    Le Kremlin sait que Kiev va être obligé de rappeler ses troupes d'élite de Koursk et de les renvoyer vers le Donbass car ils maintiennent une pression qui va en crescendo sur cette partie du front. Le nettoyage de la zone de Koursk va être fastidieux mais en augmentant la longueur du front cela arrange les russes puisque les ukrainiens ont des problèmes de ressources humaines et de logistique, de même leurs pertes sur Koursk sont déjà très importantes. Les russes vont profiter de cette situation pour augmenter leur pouvoir d'attrition sur l'ensemble du front. En attendant, il faut que Poutine fasse semblant d'avaler son chapeau et il meuble en proférant des menaces nucléaires et satellitaires envers l'Occident.
    Faut montrer son courroux envers nous à sa propre population.

    A l'école du KGB on apprend à encaisser les humiliations pour tenir le choc car on sait que le vent tourne à un moment donné si on possède la bonne stratégie.
    Voilà ce que pense Poutine : Kiev va se retrouver devant ce choix cornélien sur le terrain à un moment donné, soit reculer dans le Donbass et l'abandonner définitivement ou abandonner Koursk et perdre la face pour ne pas perdre le Donbass car ce serait la chute du régime de Kiev en bout de course.
    Dans les deux cas j'y gagne quelque chose, laissons du temps au temps.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. À propos d'Alexandre Del Valle, voici ci joint un article critiquant un de ses derniers ouvrages alertant contre l'islamisme. Cet article, pour ceux que ça intéresse, a aussi le mérite de proposer une lecture métaphysique les événements actuels. Libre à chacun de s'approcher ou non de ce point de vue qui a toutefois le mérite de privilégier la fraternité, l'amour à la division, à la discorde : https://www.ihei-asso.org/articles/islam-et-republique/totalitarisme-et-universalit%C3%A9

      Supprimer
    2. Zeche
      C'est exactement la différence entre un loubard et un pro de la baston.
      Un pro ne répond pas aux provocations et ne cogne que si c'est utile ou obligatoire. Par exemple, il est imperméable aux insultes.

      Supprimer
    3. @Black Ship
      J’ai toujours une certaine méfiance du discours politique d’amour et de fraternité quand il émane d’une religion.
      La Taqiya n’est pas qu’une théorie, elle est dans les faits de société quotidiens et nous sommes avertis depuis quelques années de personnes l’ayant vécu et subi, y compris dans les pays extra méditerranéens.
      On peut justement se tourner et critiquer le passé expansif de l’occident et l’imposition des ses droits au reste du monde, mais il ne faut toutefois pas omettre que les valeurs ou les codes établis par des hommes ont été, sont et demeurent opposables, discutables alors que les divins ne le sont en rien.
      Nos débats ici même en sont l’illustration quotidienne.

      Supprimer
  3. L'incursion dans le secteur de Koursk était, selon moi, un plan valable.
    Pensez y si les ukhros avaient réussi à prendre la centrale nucléaire !
    Mais ça n'a pas marché, faute de moyens suffisants à tous les niveaux.
    Ça fait déjà au moins 2 semaines que le nato aurait du évacuer ce saillant sans grander valeur. Tu fais passer ça comme un raid pour ramasser du prisonniers et prouver la valeur combative de ton armée. Et tu sauves le gros de tes troupes et du matériel. Encore une fois, le gros des pertes nato sera le fait de l'entêtement politique à tenir un terrain sans valeur au prix de grosses pertes.
    Mais quant ce sont des ukhros, qui s'en soucie ?
    Faudrait quant même un jour que ce genre de criminels soient jugés.
    Je parle des Blinken, Sullivan, Nuland, Graham et tout le reste de la mouvance va-t-en guerre avec le sang des autres.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En octobre 2023, Jacques BAUD avait noté que c'était sur cette partie du front que les rapports de force étaient en faveur des ukrainiens 1.1 contre 1. Qu'ils aient attaqué en ce point est compréhensible, plus de probabilités qu'on rentre comme dans du beurre, cela porte le nom de Koursk tout un symbole historique de revanche, ce sont des anciens territoires historiquement revendiqués par l'Ukraine, et cerise sur le gâteau il y a le centre nucléaire de Kourchatov sur la route menant vers la ville de Koursk.
      Cela fait beaucoup de raisons pour avoir choisi cet oblast.
      Pour le reste aucune de ces personnes ne sera jugée, sinon Georges Walker Bush serait déjà dans l'antichambre de la CPI en attente de son procès.
      CPI qui est une invention occidentale afin de faire condamner tous ceux qui gêne les intérêts de l'oncle Sam et de l'UE.
      On a déjà vu les exploits judiciaires de la CPI avec Milosevic et la Serbie.

      Supprimer
    2. @Zeche
      Pour la CPI, si l’outil sert les intérêts occidentaux, les USA ont pris soin de refuser de les signer qu’à une condition, qu’aucun citoyen US ne soit convoqué à son banc, quoiqu’il ait fait.
      Les Européens sont une fois de plus les dindons de la farce, soumis eux-mêmes à des règles qu’ils n’écrivent plus depuis plus d’un siècle.

      Supprimer
  4. Pokrovsk tombé, ce sera très vite la course au Dniepr. Si l'état des routes le permet. Les forces otano-kiéviennes engagées vers Koursk, elles vont faire comment ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne pense pas qu'ils s'exciteront sur cette ville. Je crois qu'une fois ce front aligné, ils passeront à un autre. Koupiansk pour menacer Slaviansk ou Soumy pour faire un gros chaudron ou Seversk ou carrément le secteur d'Orikiv et Zaporija?

      Supprimer
    2. Il y a une grande probabilité que cela se passe ainsi. S'ils veulent continuer à économiser leurs troupes, les russes ne devraient pas toucher pas à Pokrovsk. Déjà qu'ils réalignent le front pour économiser de la troupe sur place. C'est mieux d'obtenir des lignes droites sur un front que de subir un front qui serpente tout le temps. Cela permet de réduire les pertes, d'optimiser les effectifs, de mieux maîtriser les rotations, et d'assurer des période de repos à l'arrière.
      Les batailles urbaines sont coûteuses en hommes mais aussi en munitions diverses. Si on veut économiser et pas trop taper dans les stocks disponibles, il faudra contourner ou ignorer la prise de cette ville tout en faisant croire à l'ennemi qu'on cherche à la prendre.
      Comme ceci l'ennemi concentrera des troupes inutilement dans ce secteur ce qui laissera le champ libre sur d'autres parties du front afin de se frayer un autre chemin à travers les dernières lignes de fortification ukrainiennes. Sachant que les ukrainiens ont des gros problèmes de recrutement la liberté de manœuvre des russes va s'accentuer, mais la mauvaise saison arrive.
      Il faudra quand même se concentrer sur des autres batailles urbaines pendant l'hiver.

      Supprimer
    3. Ou tout cela en même temps, si les Russes le sentent possible. Déjà un double assaut impliquant un nombre inhabituel de blindés russes a été possible récemment. Signe que les Ukrainiens (et alii) ne sont plus capables de tenir tout le front.

      Supprimer
    4. Pokrovsk, il suffit de contourner et encercler. Sa fonction logistique cessera. Avec des conséquences immédiates.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés