RDC : SITREP du 11 février 2025 (Africanews)
afp.com/Carl de Souza |
La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu en République
démocratique du Congo, est en proie à une inquiétude croissante alors que la
présence militaire s’intensifie face à la menace du groupe armé M23.
La population vit sous tension, oscillant entre peur et
exode, tandis que l’avenir de la région semble de plus en plus incertain.
Depuis plusieurs jours, la situation à Bukavu se dégrade
rapidement. La progression des rebelles du M23 vers le Sud-Kivu fait craindre
une extension du conflit, et la population anticipe une aggravation des
violences. Selon des témoignages recueillis sur place, l’inquiétude est
palpable.
"Cette situation s'étend même au niveau de Nova et
de Bibuhey. Et ça a créé une agitation à partir de Bukavu, avec comme
conséquence que la population commence à se déplacer vers les pays voisins
comme le Burundi et, pour certains, jusqu'en Tanzanie. La demande pour les
produits de première nécessité explose, notamment pour la farine et le sel.
Même des habitants de Kavumu quittent leur localité pour rejoindre Bukavu en
quête de sécurité." explique Raimond Mukobelwa, un habitant de Bukavu.
Une présence militaire qui inquiète
Si l’armée congolaise renforce ses effectifs dans la ville,
cette montée en puissance ne suffit pas à rassurer les habitants, qui redoutent
une infiltration d’individus hostiles et une possible attaque en milieu urbain.
"Nous trouvons qu'ici il y a beaucoup de militaires
et on ne sait pas s'ils sont contrôlés. Il y a même des intrus qui peuvent être
déjà dans la ville. Nous restons toujours dans notre psychose, on ne sait pas
comment on aura la paix ici en Sud-Kivu, dans la ville de Bukavu et dans les
différents territoires." témoigne Pascal Buhendwa, inquiet de la
situation.
Au-delà du climat de peur, l’économie locale est durement
frappée par la crise. La paralysie du commerce, la flambée des prix et la
difficulté d’approvisionnement en marchandises plongent la population dans une
situation de plus en plus précaire.
"Nous souffrons beaucoup avec cette guerre, nous ne
dormons plus la nuit, nos commerces sont à terre, nous n'avons pas accès aux
marchandises. Les prix ont explosé et les routes commerciales sont coupées.
Chaque fois que nous voyons les véhicules militaires passer, nous avons peur.
Certains s’évanouissent à cause du stress. Nous souffrons vraiment."
confie Furaha Ntakwinja, habitante de Bukavu.
À Bukavu, l’angoisse grandit face à l’absence de solutions
concrètes pour enrayer la menace du M23. Alors que des négociations sont en
cours au niveau régional, la population espère un apaisement rapide de la
situation. Mais pour l’heure, la seule certitude est celle d’une crise qui
s’enlise et d’un avenir de plus en plus incertain pour les habitants du
Sud-Kivu.
Sur le dernier History Legends, on a un résumé de la situation en RDC de ces derniers mois.
RépondreSupprimerEn réalité l'armée de la République Démocratique du Congo était déjà en déliquescence, une grande partie de ses soldats désertent pour éviter les combats à présent. Des gamins de 13 ans servant dans l'armée de la République démocratique du Congo ont été capturés par l'armée rwandaise.
Le gouvernement congolais emploie des mercenaires roumains, quelques centaines, pour remplacer son armée déficiente mais plus de cent ont été capturés par les forces rwandaises et sont retournés à Bucarest.
La situation est très compliquée sur place;
Il y a des soldats sud-africains, environ 750, qui combattent le M23.
15 bataillons, soit une force représentant 7 500 soldats, venant du Burundi qui combattent des milices antigouvernementales du gouvernement burundais sur le sol congolais, et en même temps l'expansion du M23 car la capitale burundaise commence à avoir peur de l'agressivité de son voisin rwandais et de son expansion meurtrière dans la région.
Des soldats de l'Onu sont présents pour stabiliser la zone congolaise mais se font virer par les habitants qui les détestent parce qu'ils ne font jamais rien pour les protéger.
Il y a aussi des soldats du Malawi qui se battent contre le M23.
Et enfin, l'Ouganda commence à réunir des forces pour taper sur le M23.
La zone est sous forte tension.
Les soldats rwandais, environ 4 000 à 7 000 soldats, sont mélangés avec les miliciens du M23 qui sont de l'ordre de 3 000 soldats. Par contre ils sont mieux équipés que leurs adversaires congolais. On considère que 60% des forces du M23 sur le terrain congolais sont composées de soldats rwandais.
L'année dernière le Rwanda a écoulé pour 800 millions de dollars de coltan et d'étain sur les marchés nationaux grâce au pillage des mines congolaises de la région du Kivu.
Petite anecdote concernant les soldats de l’ONU. Sur Goma, à l’époque gros contingent de Pakistanais. Comme l’ONU ne rémunère pas directement les soldats mais les gouvernements, et gère juste l’intendance, cela amène ces derniers payés au lance pierre à vendre la moitié de leur ordinaire (l’ONU assurant l’intendance) aux locaux.
SupprimerPetite détail entrant sans doute en plus les griefs de ces derniers envers leurs « protecteurs ».
J'ai, oublié il y a aussi la présence de soldats tanzaniens qui combattent aussi le M23, on comprend que les voisins de la RDC veulent s'en mettre plein les fouilles et obtenir une part du gâteau minier quand cela se terminera.
RépondreSupprimer