Ukraine : secteur Soumy/Koursk le 19 août 2024 à midi (Rybar)
Dans la région de Koursk, les affrontements violents se poursuivent sur plusieurs sections du front. Les forces russes mènent des frappes de drones et des frappes aériennes sur les colonnes et les positions ukrainiennes, détruisant des véhicules blindés et les combattants.
Dans le district de Glushkovo, la situation est la plus difficile. Ce matin, l'aviation ukrainienne a détruit (https://t.me/milinfolive/128791) le dernier pont de la région traversant la rivière Seim dans la localité de Karyzh.
Ainsi, l'évacuation de la population et l'approvisionnement du groupement des troupes russes dépendent désormais entièrement du nombre de bateaux et du déploiement d'un nombre suffisant de pontons. Les Ukrainiens créent les conditions pour préparer une tête de pont avant l'offensive dans cette zone.
Dans le district de Korenevo, l'armée ukrainienne (AFU) a apparemment fait une autre tentative d'entrer dans le village, mais sans succès.
Des groupes de sabotage et de reconnaissance ukrainiens opèrent sur la route entre Korenevo et Pogrebki, tendant des embuscades aux véhicules qui passent.
Dans le district de Soumy, l'aviation russes a mené des frappes de bombes sur les positions ukrainiennes dans la forêt au sud de Kosytsia (https://t.me/warriorofnorth/2162).
L'avancée de l'AFU depuis la localité de Agronom (https://t.me/tactical_13/5794) vers de Russkaya Konopelka a été repérée. Au cours de cette progression, une colonne de véhicules blindés ukrainiens a été attaquée par un drone FPV.
L'AFU continue de publier des vidéos de la partie orientale de Soudja, cette fois près d'un bâtiment administratif.
Traduction : Veille Stratégique
Source : https://t.me/rybar/62900
Y a-t-il équivalence entre les 1000 km2 de territoires saisis par l’Ukraine en moins d’une semaine dans la région de Kursk et les micro-avancées russes à coup de moins de 50 km2 par semaine dans le Donbass ?
RépondreSupprimerLa réponse à cette question dépend du point de vue que l'on adopte pour analyser la situation. Du point de vue du stratège, les succès ukrainiens dans la région de Kursk s’expliquent aisément : les territoires conquis sont vides. Faible densité de population, faibles ressources, aucun intérêt stratégique. Sudja est un petit bourg rural, le marché du coin où l’on échange deux poules contre trois poireaux. Moins de 5000 habitants avant la guerre.
Que valent 1000 km² dans un territoire qui compte 17 millions de km2 ? Rien ou presque rien. Les Ukrainiens ont donc conquis du vide sans intérêt et non défendu. C’est parce que c’était non défendu qu’ils ont d’ailleurs remporté si facilement ce succès.
Le succès russe du côté du Donbass n’a pas l’air bien impressionnant, au vu de la lenteur de la progression de l’armée russe. Mais aux yeux du stratège, ce grignotage est nettement plus significatif. Car la zone est dense et peuplée. Les progressions entre Advidka et Pokrovsk, en passant par Toretsk ou en encerclant lentement et patiemment Vouhledar interviennent au terme d’un effort conséquent de plusieurs mois, dans des zones très valorisées et qui étaient défendues avec acharnement par l’Ukraine il y a peu.
L’apparente résignation actuelle des FAU dans le Donbass contraste d’autant plus avec la combativité initiale. Et les km² conquis ont d’autant plus de valeur qu’ils ouvrent de véritables perspectives stratégiques. Si Toretsk tombe, c’est tout le Donbass central qui s’ouvre à la manœuvre russe. Si Pokrovsk tombe, il n’y a plus de défense après, jusqu’au Dniepr. Si Vouhledar tombe, c’est l’unification du front du Donbass et de celui de Zaporijjia qui est rendue possible.
Les options stratégiques sont nettement plus favorables aujourd’hui aux Russes qu’aux Ukrainiens.
Le Donbass, zone historique minière cédée par Lénine à la République Socialiste Soviétique naissante d'Ukraine, là où naquit la légende de Stakhanov le mineur qui travaillait quatorze fois plus que les autres, était la deuxième région la plus peuplée d'Ukraine après l'arrondissement de Kiev en termes de densités de population avant le conflit qui démarra en 2014.
SupprimerDepuis mi-2015, toute cette région a été fortifiée et minée par les ukrainiens avec l'aide otanienne. Les conseils otaniens et l'aide militaire occidentale ont permis de restructurer l'armée ukrainienne sur le modèle de la brigade.
Tout ceci après les deux revers militaires que Kiev a encaissés dans le Donbass et qui ont donné Minsk I en septembre 2014 et Minsk II en février 2015 pour mieux réarmer Kiev par la suite tout en faisant croire aux russes qu'on allait faire la paix.
Depuis février 2022 ce front est ultra surveillé par les deux camps adverses.
Depuis début 2023, cet espace pullule de drones kamikazes qui tombent comme des hallebardes dès que tu pointes ton nez dehors. Ce ne sont que des successions de batailles urbaines, les pires des batailles à mener pour une armée au niveau des pertes. On se rappellera de Bakhmout et de sa boucherie avec le duo Prigojine-Wagner, et la prise d'Avdiivka, la ville la plus fortifiée d'Ukraine et peut être de toute l'Europe jusqu'en octobre 2023.
La mission russe de reconquête du Donbass est infiniment plus compliquée que celle des ukrainiens qui parcourent des prairies désertées en Russie qui étaient sous la surveillance de garde-frontières inexpérimentés face à la guerre de haute intensité et qui plus est mal équipés.
Les russes font la guerre, les ukrainiens de la com', mais il faut noter que les deux camps sont compétents dans leur discipline respective.
Toretsk, Pokrovsk et Vouhledar, les Ukrainiens (et alii) les ont déjà perdues. S'ils se sentaient capables de les conserver, ces villes seraient défendues. Une fois tombées, la ruée en catastrophe vers le Dniepr ne sera plus très loin.
SupprimerOn ajoute, le front Nord de Koupiansk que les russes cherchent à couper en deux, d'ailleurs hier une partie de l'armée ukrainienne est repassée sur l'autre rive de l'Oskol, la chute de Chasiv Yar à sans oublier la prise de la place forte de Siversk, alors Sloviansk et Kramatorsk tomberont tout logiquement à la suite car les russes pourront avoir des marges de manœuvre inespérées afin de rependre ces deux dernières villes d'importance stratégique.
SupprimerLa conquête militaire russe du Donbass sera ainsi achevée.
Il reste autour de 40% du territoire de la République de Donetsk à investir et que 2% concernant celle de Louhansk, si on se réfère aux limites administratives de ces oblasts avant conflit après je ne sais pas jusqu'où vont aller les russes. Comme ils ne négocieront plus avec Zelensky, surtout après sa percée vers Koursk, les russes pourront aller loin afin d'établir leur zone tampon de sécurité, ils prendront sans jamais rendre à présent.
Suivant les chiffres des pertes ukrainiennes provenant de l'armée russe, à prendre donc avec des pincettes, depuis juin c'est en moyenne 13.000 pertes ukrainiennes par semaine ??! Il y aurait de la casse dans les rangs de l'AFU !!!
On dispose des chiffres par zone et on constate que là où cela pète le plus, eh bien c'est dans le Donbass, ce ne sont pas sur les autres fronts.
On voit bien où les russes mettent la pression et leur objectif principal en profitant de la période estivale. Dans 2 à 2.5 mois tout redeviendra plus compliqué en fonction de la météo.
Mine de rien, Loukachenko vient de balancer que l'Ukraine avait accumulé 120 000 hommes sur sa frontière. Si c'est vrai, ceux dans l'AMC, qui affirment que l'Ukraine est à sec d'hommes, encore une fois, se payent de mots et racontent des conneries.
RépondreSupprimerMaintenant, ça peut être du pipeau.
Mais ça commence à être fatiguant.
Sur le front de Koursk, les images d'un nouveau drone russe interceptant des blindés ukrainiens circulent sur les réseaux sociaux.
RépondreSupprimerPour le moment il y aurait sept vidéos différentes d'attaque avec succès.
Il s'agit du modèle de drone FPV "Le Prince Vandale de Novgorod" fabriqué par la société russe "USHKUYNIK" de Novgorod.
Sa nouveauté, on en a déjà parlé, il est guidé par de la fibre optique qui le rend invulnérable au brouillage électronique de l'adversaire et donc difficilement détectable. Mais ce coup-ci il est employé sur le théâtre des opérations et il donne des résultats visiblement. De plus ce système offre une excellente qualité d'image pour identifier et confirmer les cibles mouvantes ou statiques avant impact.
Par contre il y a le revers de la médaille.
C'est un drone plus onéreux à l'achat dont la portée dépend de la longueur de la fibre optique qui est calculée avec précision car elle représente un poids à emporter pour le drone FPV. Cet emport interne, qui diminue le long du trajet, l'alourdit tout de même au démarrage.
De même il ne faut pas que le fil s'emmêle ou plie, donc ce drone ne peut pas prendre tous les itinéraires avant de frapper sa cible.
On a un peu moins de liberté de mouvements et de manœuvres, ce sont des professionnels qui pilotent ce genre d'engin, pas des novices.
On peut dérouler de 1.5km à 10km de fibre optique.
5km de fibre optique représentent un poids d'environ 1.1kg à emporter, 10 km de fibre optique c'est un peu plus de 2 kg de charge à emporter par le drone au départ.
Par conséquent, il faut réduire le poids de la charge explosive qui se situe autour de 3 kg. Pareillement, il faut l'utiliser près du front étant donné sa portée limitée.
L'opérateur doit être très bien protégé, on peut toujours se faire repérer par différents moyens vidéos avec des drones d'observation de l'adversaire.