A quel moment le positivisme vire-t-il à l'incantation? A-t-on déjà passé ce moment. Dans ma vie en entreprise, j'ai vécu ça plusieurs fois. Je fais parti des gens dont l'esprit critique est facilement traité de negativisme. Disqualification facile des gêneurs comme l'est le concept de complotiste, de climatosceptique, d'antivax. J'ai donc régulièrement eu à me farcir l'acrimonie rancunière de mes patrons et le zèle hargneux de leurs chiens de garde et mange-boules. En tant que cadre, je n'ai jamais considéré que l'intérêt de l'entreprise, pas celui du seul patron ou de son égo devenu démesuré et illusoire. Les chiens ne sont que des chiens donc je les laissais aboyer par contre, j'ai toujours senti ce moment où le patron passait de l'exigence du positivisme, basé sur une probabilité jouable de resussite, à la simple incantation, digne du SDF alcoolo attendant la sortie du prochain Rapido dans son sordide boui-boui. Je n'ai connu que deux causes à cette soudaine chute de tout réalisme pour un enthousiasme fallacieux et morbide: 1: l'ego sans frein d'un patron trop heureux de se vautrer dans les flatteries de sa cour à propos de son incomparable génie. 2: le lucre. Le patron seul sait qu'il va vende ses parts et sa priorité est un village Potemkine pour le nouvel acquéreur. Dans le premier cas, à chaque fois, le patron a fini dégagé comme une merde par son CA, souvent trop tard pour sauver la boute., ou la boîte a coulé avant. Dans le deuxième, ce sont les affres d'un rachat avec levier sans aucun avenir pour les cadres en place. Sauf les courtisans. Je suis effrayé car ce que je vois depuis quelques semaines chez nos classes dirigeantes occidentales, politiques, médiatiques, c'est le passage de l'exigence de positivisme à l'incantation pure et simple. On savait déjà ceux prêts à vendre la France, seule grande nation de l'UE sortir non serve de 1945. Mais les USA... Sont-ils à ce point devenus stupidement aveugles? Sont ils devenus si sots qu'ils ont fini par croire à leur propres bullshit de propagande? Effrayant.
@ REVENU DE TOUT, Votre analyse reflète celle d'un être réaliste authentique et sincère, en somme un pur rationnel. Mais vous êtes trop brut de fonderie alors vous dérangez. Moi c'est encore pire, je me suis pris pour Don Quichotte et on m'a fait la peau à la sortie parce que je suis trop idéaliste et pas assez matérialiste, mais au bout du compte mon analyse de la situation faisait mal, trop mal, mais j'étais en plein dans le mille, alors on s'est débarrassé de moi avec violence. Quant à courtiser, cela m'est impossible.
Nos dirigeants passent leur temps à courtiser, c'est leur métier, à flatter, à gommer les angles, à tordre le coup à la réalité par pur orgueil, Hubris, le problème arrive quand la quantité de poussière ne peut plus être caché sous la tapis. Mais je crois qu'ils sont devenus réellement hors sol car la situation leur échappe réellement.
Ressurgit ces jours-ci un extrait de livre avec en illustration un homme que je vous laisse deviner, et qui dessine de façon lumineuse le caractère de votre expérience.
''C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.'' Extrait de "Claude Gueux", Victor Hugo, 1834.
Victor Hugo était un effroyable salopard qui aurait été, à juste titre, déchiqueté par nos harpies bigotes pseudo-feministes d'aujourd'hui ( étonnant qu'elles ne l'aient pas encore passé au hachoir mediatique-trop à gauche sûrement) mais quel invraisemblable génie dans les descriptions de caractères. Son édition originale des Misérables est ce que j'ai lu de plus puissant avec Les Raisins de la Colère de Steinbeck. Deux brûlots politiques incendiaires qu'on a châtré habilement. Versions scolaires et filmées scandaleusement expurgée pour les Misérables. Contre feu hollywoodien avec un film très très très très édulcoré et evisceré de John Ford pour les Raisins.
A quel moment le positivisme vire-t-il à l'incantation?
RépondreSupprimerA-t-on déjà passé ce moment.
Dans ma vie en entreprise, j'ai vécu ça plusieurs fois.
Je fais parti des gens dont l'esprit critique est facilement traité de negativisme. Disqualification facile des gêneurs comme l'est le concept de complotiste, de climatosceptique, d'antivax.
J'ai donc régulièrement eu à me farcir l'acrimonie rancunière de mes patrons et le zèle hargneux de leurs chiens de garde et mange-boules.
En tant que cadre, je n'ai jamais considéré que l'intérêt de l'entreprise, pas celui du seul patron ou de son égo devenu démesuré et illusoire.
Les chiens ne sont que des chiens donc je les laissais aboyer par contre, j'ai toujours senti ce moment où le patron passait de l'exigence du positivisme, basé sur une probabilité jouable de resussite, à la simple incantation, digne du SDF alcoolo attendant la sortie du prochain Rapido dans son sordide boui-boui.
Je n'ai connu que deux causes à cette soudaine chute de tout réalisme pour un enthousiasme fallacieux et morbide:
1: l'ego sans frein d'un patron trop heureux de se vautrer dans les flatteries de sa cour à propos de son incomparable génie.
2: le lucre. Le patron seul sait qu'il va vende ses parts et sa priorité est un village Potemkine pour le nouvel acquéreur.
Dans le premier cas, à chaque fois, le patron a fini dégagé comme une merde par son CA, souvent trop tard pour sauver la boute., ou la boîte a coulé avant.
Dans le deuxième, ce sont les affres d'un rachat avec levier sans aucun avenir pour les cadres en place. Sauf les courtisans.
Je suis effrayé car ce que je vois depuis quelques semaines chez nos classes dirigeantes occidentales, politiques, médiatiques, c'est le passage de l'exigence de positivisme à l'incantation pure et simple.
On savait déjà ceux prêts à vendre la France, seule grande nation de l'UE sortir non serve de 1945. Mais les USA...
Sont-ils à ce point devenus stupidement aveugles?
Sont ils devenus si sots qu'ils ont fini par croire à leur propres bullshit de propagande?
Effrayant.
@ REVENU DE TOUT,
SupprimerVotre analyse reflète celle d'un être réaliste authentique et sincère, en somme un pur rationnel.
Mais vous êtes trop brut de fonderie alors vous dérangez.
Moi c'est encore pire, je me suis pris pour Don Quichotte et on m'a fait la peau à la sortie parce que je suis trop idéaliste et pas assez matérialiste, mais au bout du compte mon analyse de la situation faisait mal, trop mal, mais j'étais en plein dans le mille, alors on s'est débarrassé de moi avec violence.
Quant à courtiser, cela m'est impossible.
Nos dirigeants passent leur temps à courtiser, c'est leur métier, à flatter, à gommer les angles, à tordre le coup à la réalité par pur orgueil, Hubris, le problème arrive quand la quantité de poussière ne peut plus être caché sous la tapis. Mais je crois qu'ils sont devenus réellement hors sol car la situation leur échappe réellement.
Ressurgit ces jours-ci un extrait de livre avec en illustration un homme que je vous laisse deviner, et qui dessine de façon lumineuse le caractère de votre expérience.
Supprimer''C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.''
Extrait de "Claude Gueux", Victor Hugo, 1834.
Victor Hugo était un effroyable salopard qui aurait été, à juste titre, déchiqueté par nos harpies bigotes pseudo-feministes d'aujourd'hui ( étonnant qu'elles ne l'aient pas encore passé au hachoir mediatique-trop à gauche sûrement) mais quel invraisemblable génie dans les descriptions de caractères.
SupprimerSon édition originale des Misérables est ce que j'ai lu de plus puissant avec Les Raisins de la Colère de Steinbeck.
Deux brûlots politiques incendiaires qu'on a châtré habilement.
Versions scolaires et filmées scandaleusement expurgée pour les Misérables.
Contre feu hollywoodien avec un film très très très très édulcoré et evisceré de John Ford pour les Raisins.