Russie : analyse de la mutinerie de la SMP Wagner (History Legends)


 

Commentaires

  1. Est ce qu'un bienfaiteur ayant écouté pourrait nous faire un résumé du point de vue d'Hystorylegends svp?

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  2. Un des seuls à expliquer qu'il se pourrait que le GRU et le FSB soient impliqués dans la manœuvre afin de faire disparaitre Wagner de Russie afin d'éviter de devenir un état dans l'état.

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    1. J'ai pas compris ça, j'ai compris une baston entre GRU( la plupart des cadres militaires de Wagner) et FSB( la garde à Poutine) pour le contrôle de l'armée. Mais je n'y crois pas. Trop de trous dans cette raquette. Mais si vous avez raison c'est que j'ai compris de traviole.

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    2. Oui une baston entre les services.

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    3. ZECHE : je réitère en bon français il faut écrire " afin d'éviter de devenir un Etat dans l'Etat "

      Pour une explication voir le site : Arrêt sur info du 26 juin avec comme accroche .
      "Qu est ce qui a causé la révolte ratée contre le Kremlin"

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    4. Bonjour,
      Merci pour le tuyau.

      je viens de le lire, la célèbre phrase de Richelieu explique un coup de tête, un orgueil démesuré, mais les problèmes relationnels avec Guerassimov et Shoigou sont plus vieux que cela. En fait Prigojine, installé par Poutine et surveillé par le GRU et le FSB, a voulu privatiser l'armée même dans le secteur hospitalier, et il s'est heurté aux deux poids lourds qui sont contre cette marche à suivre, ces premiers heurts datent de 2014 à sa mise en place.
      Il contrôlait déjà les cuisines de l'armée avec sa société Concord ce qui lui a rapporté environ 1 milliard d'euros ces dernières années.
      Quant au reste, les critiques de Prigojine envers l'armée étaient de la désinformation, ça colle la zizanie pour que nos médias la reprenne, c'est bon pour entretenir la brouillard de la guerre et comme il avait pour protecteur Poutine, tout le monde se la fermait.
      A la fin du siège de Bakhmout, par contre, il y a bien eu un incident avec le réapprovisionnement de munitions ce qui n'a pas arrangé la situation. Prigojine a voulu récupérer les honneurs et cela ne plaisait pas en haut lieu, c'est sûr, chaque succès de Wagner sur le terrain décrédibilise l'armée régulière un peu plus.
      Les pertes humaines de Wagner ne rentrent pas dans les statistiques russes, c'est pour cela qu'on l'emploie pour faire le sale boulot en lui fournissant des prisonniers qui coûtent cher à entretenir en période de guerre. Ils sont plus utiles sur le terrain et pas beaucoup de monde les réclameront, soit moins de pensions à verser. C'est tout bénéfice pour l'état russe, c'est comme cela dans toutes les guerres, les ukrainiens vident leurs prisons tout autant.
      Par contre, dissoudre Wagner sur le sol russe est conforme à la constitution russe qui dit qu'il ne peut y avoir de milices privées sur le sol russe. On retrouve le pas d'Etat dans l'Etat.
      Donc cela exige une réintégration administrative au sein du ministère de la défense russe le tout reconnu par le Kremlin qui a édité un décret en ce sens ce mois-ci.
      Donc ceci entraine les dissolution des 16 milices privées utilisées par le ministère de la défense russe.
      Les généraux russes ont besoin que tout soit intégré pour mieux manœuvrer, les électrons libres et les fortes têtes trop peu pour eux. En cas d'offensive cela peut tourner au cauchemar sur le terrain à cause d'une mauvaise synchronisation.
      Visiblement avec Wagner ceci s'est déjà produit par le passé en Syrie en 2018.
      L'armée russe en attendant a créé des troupes de choc reprenant les techniques de Wagner, avec un brassard Z. Par conséquent, les mercenaires de Wagner vont être dilués dans ses compagnies d'élite à partir du premier juillet.

      Les plus grandes fortunes se font pendant les guerres, et le personnage en voulait toujours plus, profiter de ce conflit pour se tailler la part du lion.

      Cependant, aucun article n'explique le rôle du FSB et surtout du GRU dans cette histoire, ils auraient dû intervenir pour réprimer la situation dans l'œuf avant que cela ne s'étende au pays. La vitesse à laquelle ce coup de tête a stoppé me laisse sur ma fin.

      On ne saura pas le fin mot de cette histoire surtout si des services secrets sont à la manœuvre, Poutine nettoyant le problème aidé de Loukachenko.
      Affaire Prigojine classée.


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  3. Bon ben je m'y suis collé. Pour quelqu'un qui a déjà lu des dizaines d'articles sur le sujet, rien de neuf, que ce soit au niveau info ou éclairages.
    Par contre, quelqu'un qui n'aurait eu que les élucubrations des grands experts occidentaux, c'est un assez bon résumé des infos et des diverses thèses.

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  4. Parmis tour ce que je lis, je suis assez content de voir que Larry Johnson, le seul vrai expert en renseignement avec Scott Ritter des centaines qui elucubrent, est le seul à émettre un scénario que je trouve très crédible.
    Celui d'un montage des services avec l'accord de Prigo ou à son insue, en se servant de son "coup de tête" prévu , pour baiser quelqu'un, éventuellement les services occidentaux, mais que quelque chose aurait foiré.

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  5. Bonsoir,
    Lu ce soir :
    https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/la-mutinerie-comme-une-honte-pour-le-pouvoir-par-denis-parfiono-parti-communiste-de-la-federation-de-russie-kprf/

    Il me semble intéressant de noter les points quatre et cinq :
    (...) 4) Le Président a une fois de plus démontré qu’il est maître de sa parole. Il veut – il donne, il veut – il reprend. Ceux qui ont été qualifiés de traîtres le matin, accusés de nouveau d’un « coup de poignard dans le dos », et qui étaient en état d’être poursuivis, le soir se sont révélés être de bons partenaires pour les négociations, ont obtenu le pardon et on leur a promis de clore l’affaire pénale .

    5) Apparemment, un changement aussi radical dans la position du président a été dicté par la menace de perdre le contrôle d’une partie des arsenaux nucléaires, ce qui menaçait de détruire complètement la réputation du chef de l’État aux yeux des dirigeants mondiaux et pourrait conduire aux conséquences les plus monstrueuses. (...)

    Bien cordialement.

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  6. History legend a fait un effort, faut le reconnaitre c'et le deuxième que je connaisse qui parle des services internes russes.
    Si je comprends votre thèse, une opération de contre-espionnage menée par le FSB et le GRU. C'est à dire qu'on manipulerait Prigojine, il est entièrement manipulé bien entendu pour que cela fasse plus vrai connaissant son caractère impulsif c'est pas compliqué, afin de flinguer une tentative extérieure de déstabilisation qui le compromettrait personnellement, bien entendu complètement fausse, mais qui pourrait surtout porter préjudice au Kremlin en retournant l'opinion publique russe contre le pouvoir c'est à dire contre cette guerre.
    On a déjà eu un aperçu de cela avec le Washington Post révélant que Prigojine aurait eu eu des contacts avec le SBU.
    Quelque chose dans le scénario foire parce que les services de contre-espionnage vont se faire démasquer ou la cible s'en rend compte avant et ne fait pas la manipulation sur Prigojine, alors on liquide l'histoire dans une nébuleuse, c'est à dire en restant sur notre fin, en extradant Prigojine expressément en Biélorussie. Poutine en personne pommade tout afin de cautériser l'ensemble et on en parle plus. Circulez, plus rien à voir.
    Billard à cinq bandes mais possible avec des services secrets impliqués dans l'histoire. .

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    1. On a beau prendre ça dans tous les sens, pas une seule des dizaines d'explications que j'ai lues ne tient la route. Pas une.
      Chacune recèle des objections insurmontables.

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    2. Cependant, depuis 72 heures Poutine n'arrête pas de parler à la nation, quant à Loukachenko il nous annonce mêmes des bribes téléphoniques qu'il a eues avec Poutine au sujet du sauvetage Prigojine. Tout le monde est un peu groggy, penaud, se justifiant devant sa population, etc. On a extradé en urgence ce type afin d'éviter un drame, pas un coup de force mais quelque chose qui aurait franchement déstabilisé l'état russe et avoir suffisamment d'impact sur le déroulement de cette guerre.

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  7. Tour Thierry Messian https://www.voltairenet.org/article219541.html:
    La tentative de « coup d’État » d’Evgueni Prigojine peut-elle renverser le sort des armes en Ukraine ? C’était le souhait de l’Otan qui espérait ce soulèvement et a réveillé ses agents dormants en Russie. Le Royaume-Uni et les États-Unis entendaient réaliser enfin la partition du pays qu’ils n’avaient pas pu mener à terme en 1991.La création de sociétés militaires privées (SMP), dont le Groupe Wagner, était une idée validée par le président Vladimir Poutine pour tester de nouvelles formes de commandement avant de les choisir et d’imposer les meilleures dans son armée. En quelques années, ces sociétés ont effectivement testé bien des méthodes et souvent prouvé leur efficacité. Le moment était venu de terminer la restructuration de l’armée russe en les dissolvant et en intégrant leurs forces dans l’armée régulière [2]. Une date limite avait été fixée par le président Poutine : le 1er juillet. Le mois dernier, le ministère de la Défense a donc envoyé des projets de contrats aux différentes sociétés militaires privées pour planifier leur incorporation. Mais le Groupe Wagner a refusé d’y répondre et Evgueni Prigojine a intensifié ses insultes contre le ministre et le chef d’état-major.
    Il faut bien comprendre ce qui se passe : la création de sociétés militaires privées par la Russie est l’équivalent de ce que les États-Unis ont fait, sous le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, lorsqu’ils ont multiplié le recours aux SMP en marge du Pentagone. Au début cela a fonctionné, mais ces sociétés ont aussi travaillé pour la CIA et le mélange des genres a abouti à des catastrophes en série. Lorsqu’elles ne travaillaient que pour le Pentagone, leurs dirigeants s’exprimaient en public, comme Erik Prince de Blackwater. Mais jamais ils n’ont pris position contre le secrétaire à la Défense ou contre le président du comité des chefs d’état-major.
    Soit dit en passant, ni les soldats états-uniens de Blackwater, ni les russes de Wagner ne sont des mercenaires. Ils se battent pour leur pays et sont payés pour prendre des risques démesurés que l’on ne peut pas demander à des soldats réguliers. Au contraire, les mercenaires se battent pour de l’argent sous le commandement d’une puissance étrangère.

    Wagner dispose bien de 25 000 hommes, mais pas uniquement sur le front ukrainien. Beaucoup sont en poste en Asie et en Afrique. En outre, bien qu’il dispose d’avions, sa force aérienne est insuffisante face à celle des armées régulières, sa colonne aurait été bombardée sans qu’il puisse la protéger.
    En moins d’une journée, toutes les autorités de la Fédération de Russie ont renouvelé leur allégeance au Kremlin. Le président Vladimir Poutine est intervenu à la télévision. Il a rappelé le précédent de 1917 au cours duquel Lénine avait retiré la Russie tsariste de la Première Guerre mondiale alors qu’elle était proche de la victoire. Il a appelé chacun à prendre ses responsabilités et à servir la patrie plutôt qu’une aventure personnelle...

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  8. ...(la suite)Le fait qu’un dirigeant de société militaire privée publie durant deux mois des vidéos incendiaires contre les chefs des armées régulières, et qui plus est en pleine opération militaire, ne serait pas toléré dans aucun État. Il l’a pourtant été avec Evgueni Prigojine en Russie. Les correspondants que nous avons interrogés durant ces deux mois considéraient tous que le Kremlin le laissait brailler pour capter l’attention des Occidentaux et leur masquer la réorganisation des armées régulières. Certains ont commencé à lever les yeux au ciel lorsque, en mars, l’on a évoqué une candidature Prigojine à la présidence de l’Ukraine : l’escroc avait-il perdu le sens de la mesure ?
    Les services secrets occidentaux se sont concentrés sur Evgueni Prigojine dès le début des opérations militaires en Ukraine. Le 18 mars, ils ont révélé un millier de documents sur ses activités [3]. Il s’agissait pour eux d’exposer le réseau de sociétés qu’il avait constitué afin de crédibiliser l’accusation selon laquelle, la Russie ne serait pas une puissance anticoloniale puisque Wagner pille l’Afrique. Mais en définitive ces documents montrent que Prigojine est un voyou, pas qu’il vole les pays avec lesquels il travaille.Il participait à la chasse à la corruption au sein des armées russes ce qui ne l’empêchait pas de développer la corruption en dehors des armées. Il est possible que, grâce à ces investigations, les Occidentaux aient trouvé un moyen de le manipuler ; l’homme étant à la fois un patriote, mais aussi un escroc avéré, condamné en Union soviétique. Nous n’en savons rien et ne pourrons pas le savoir avant que cette affaire ne soit terminée.Toujours est-il qu’Evgueni Prigojine s’est lancé dans une entreprise digne des oligarques de la période Eltsine. Il assure que le ministre de la Défense, le touvain Sergueï Choïgou, s’est rendu à Rostov-sur-le-Don pour superviser le bombardement des troupes de Wagner. Il l’accuse d’avoir ainsi assassiné des milliers de ses hommes. Enfin, il a abandonné le front pour venir lui aussi à Rostov-sur-le-Don pour prendre possession du quartier général des armées régulières. Il a annoncé marcher sur Moscou avec ses 25 000 hommes pour régler ses comptes avec le ministre de la Défense et le chef d’état-major.Dans sa dernière vidéo, il déclare : « Nous étions prêts à faire des concessions au ministère de la Défense, à rendre nos armes, à trouver une solution sur la façon dont nous continuerions à défendre le pays (…) Aujourd’hui, ils ont lancé des attaques à la roquette sur nos camps. De nombreux soldats sont morts. Nous déciderons de la manière dont nous réagirons à cette atrocité. La prochaine manche est la nôtre. Cette créature [le ministre de la Défense] sera arrêtée ».

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  9. ...(la suite)Wagner dispose bien de 25 000 hommes, mais pas uniquement sur le front ukrainien. Beaucoup sont en poste en Asie et en Afrique. En outre, bien qu’il dispose d’avions, sa force aérienne est insuffisante face à celle des armées régulières, sa colonne aurait été bombardée sans qu’il puisse la protéger.
    En moins d’une journée, toutes les autorités de la Fédération de Russie ont renouvelé leur allégeance au Kremlin. Le président Vladimir Poutine est intervenu à la télévision. Il a rappelé le précédent de 1917 au cours duquel Lénine avait retiré la Russie tsariste de la Première Guerre mondiale alors qu’elle était proche de la victoire. Il a appelé chacun à prendre ses responsabilités et à servir la patrie plutôt qu’une aventure personnelle.

    Durant ce discours, Vladimir Poutine a fait l’éloge de la vaillance des soldats de Wagner dont beaucoup sont morts pour la patrie. Il ne les a donc pas tenus pour responsables de la situation, mais leur a demandé de ne pas suivre leur chef contre l’État et donc contre le peuple.

    Terminant sa courte allocution à la Nation, le président Vladimir Poutine a conclu : « Nous sauverons ce qui est cher et saint pour nous. Nous surmonterons tous les tests, nous deviendrons encore plus forts ».

    Cette intervention a été diffusée en boucle sur les chaînes de télévision russe, dramatisant la situation.

    Le Procureur général de la Fédération de Russie a ouvert une enquête contre Prigojine pour « organisation d’une rébellion armée ».

    Les autorités ukrainiennes ont lancé sur les réseaux sociaux un appel à l’opposition biélorusse pour qu’elle profite du désordre russe, se lève et élimine le président Alexandre Loukachenko [4].

    Les services secrets russes qui observaient tous les protagonistes et se tenaient dans l’ombre depuis le début ont fait arrêter en flagrant délit les traîtres qui s’étaient démasqués en Biélorussie et en Russie.

    Dans la journée, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, auquel son homologue russe avait téléphoné, a joint Evgueni Prigojine et l’a convaincu d’abandonner ses projets et de ramener ses troupes sur le front. Vladimir Poutine a donné sa parole de respecter l’accord que le rebelle a signé. Ce dernier a annoncé renoncer à renverser Shoïgu et Gerasimov.

    Fin de l’histoire.

    Première remarque : il n’y a jamais eu de tentative de « coup d’État ». Wagner n’avait pas la capacité de prendre Moscou et Prigojine n’a jamais attaqué verbalement le président Poutine. Celui-ci n’a d’ailleurs jamais dénoncé rien de tel, mais « un coup de poignard dans le dos » porté aux forces russes face à l’Ukraine.

    Seconde remarque : il ne s’agit pas non plus d’une « mutinerie ». Wagner ne dépend pas du ministre de la Défense, mais directement de la présidence. Prigojine s’est rebellé face à elle et à elle seule. Sa seule revendication était de rester indépendant des armées régulières. S’il était prêt à renoncer à ses activités militaires, il s’accroche aux affaires connexes qu’il a développées sur tous les théâtres d’opération où il est présent. L’homme, nous l’avons dit, est à la fois un patriote et un escroc.

    Troisième remarque : selon les mots du président Poutine, il s’agit d’une « rébellion armée » et d’un « abandon de poste ». Wagner a quitté le front, mais les Ukrainiens n’ont pas osé, ou pas pu, attaquer la partie du front qu’il avait abandonnée. Or, il n’y a rien de plus méprisable pour des Russes que des défenseurs qui abandonnent leur poste. C’est pourquoi Prigojine avait diffusé la veille une vidéo assurant que Kiev n’avait pas bombardé le Donbass durant les huit années précédentes, contredisant sans vergogne les observations de l’OSCE et du Conseil de Sécurité des Nations unies. Malheureusement pour lui, les Russes ne supportent pas plus que l’on mette en cause leur bonne foi.

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    1. Wagner était retiré du front pour réorganisation et repos ...beaucoup de jus de cerveau somme toute pour une aventure d un chef d entreprise qui voit son affaire lui échapper pour passer sous les fourches caudines de l administration ...coup d état, services secrets , fin de poutine , armes nucléaires...restons calmes !!

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  10. ..(la suite)À ce stade, une autre remarque s’impose : tout en se révoltant contre le président Poutine, Prigojine n’a tué personne. Ses troupes sont entrées à Rostov-sur-le-Don sans rencontrer de résistance. Les forces régulières russes n’ont pas attaqué le siège de Wagner à Saint-Petersbourg. Les hommes de Prigojine n’ont pas marché sur Moscou. Le ministère de la Défense n’a, semble-t-il, tiré aucun missile sur les soldats de Wagner. Le procureur général a clos l’affaire de la rébellion. Les miliciens de Wagner qui n’ont pas participé à la rébellion ont immédiatement été intégrés dans l’armée régulière. Trois unités sont retournées sur le front. Le sort des miliciens ayant participé à la rébellion sera traité cas par cas.

    En définitive, l’État n’a pas été affaibli. Les deux gagnants sont la Fédération de Russie et la Biélorussie. Il n’en reste pas moins que dans l’esprit des Russes, toute cette affaire était en grande partie une mise en scène : on a assisté à une rébellion menaçante qui s’est immédiatement dissipée. La seule chose qui en restera sera la mise en cause de la qualité du commandement militaire ; une idée entêtante malgré la foi de la population dans l’esprit de sacrifice de ses soldats.

    À l’issue de cet étrange épisode, le président Poutine s’est à nouveau exprimé à la télévision. Il a refait l’éloge des combattants de Wagner et les a appelés à intégrer les armées régulières ou les services secrets, ou encore d’autres forces de sécurité. Il leur a aussi donné le choix de rentrer chez eux ou de rejoindre Prigojine en Biélorussie.

    Toutes sortes d’hypothèses circulent sur les réseaux sociaux russes. La plus surprenante relève que Wagner ne pouvait pas se rebeller et marcher sur la capitale sans l’aide du ministère de la Défense qui l’approvisionnait en carburant.

    Dans les prochaines semaines, on devrait assister à la dernière phase de la transformation de l’armée russe. Il n’est pas du tout certain que ceux qui se sont affrontés hier se révèlent des adversaires.
    Contrairement aux commentaires de la presse occidentale, Evgueni Prigojine n’a jamais tenté de coup d’État contre Vladimir Poutine. Il a voulu le faire chanter afin de conserver les privilèges exorbitants qu’il a accumulés depuis la création de sa société militaire privée. Puis il s’est rendu à la raison et a réintégré son poste.

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  11. Il faut savoir que l'armée de terre russe était en cours de mutation avant que la guerre ne commence. En effet, c'est la dernière branche de l'armée russe qui n'a pas encore subi sa totale transformation depuis la grande réflexion de 2008, c'est à dire après la crise géorgienne et la fin de la deuxième guerre de Tchétchénie. Les premières idées de cette mutation ont commencé en 2018 et beaucoup de ses secteurs sont restés inchangés notamment à cause de la crise du coronavirus. C'est aussi là que les effectifs sont les plus importants à manier, c'est long à réaliser même très long à transformer. Cela nécessite des moyens colossaux que l'armée russe n'a plus notamment dans l'immobilier car elle manque de casernes. Une partie de cet immobilier fut dilapidée pendant les années 90 par certains oligarques sans vergogne. Ce pourquoi ces soldats vont se former en Biélorussie qui a tout conservé en l'état depuis l'époque soviétique quand ses effectifs militaires étaient immenses.

    Les russes se demandaient s'ils allaient créer un véritable corps de sous officiers, la cheville ouvrière sur le terrain d'une armée qui révèle sa pleine efficacité, c'était en train de se réaliser tout doucement lorsque le conflit se déclencha. Ce qui expliquerait en partie le remaniement constant au sein de ses forces terrestres et le recours incessant à des compagnies militaires privées sur son propre sol depuis le début du conflit. Les effectifs de l'armée de terre russe sont aussi les plus nombreux sur le champ de bataille, c'est eux qui sont les plus exposés et qui encaissent les grosses pertes, l'aviation et la marine ont moins de problèmes de ce côté-là. Eux c'est plus un problème de niveau de formation et la cherté du matériel qui les concernent.

    L'article est intéressant, mais c'est le passage sur les services secrets qui arrêtent des agents dormants de l'Occident sur le sol russe et biélorusse qui a retenu toute mon attention.
    Parce que c'est là que le FSB et le GRU interviennent. Connaissant l'individu parce qu'ils l'encadrent depuis le début de sa prise de fonction chez Wagner c'est à dire depuis 9 années, ils laissent Prigojine péter un plomb avec le décret du Kremlin lui intimant l'ordre de se dissoudre dans l'armée conventionnelle à la date du premier juillet sur le sol russe. Ils le laissent s'enfermer dans son erreur se sentant protégé par le grand patron tout puissant qui est au courant de la manœuvre bien entendu, afin de réveiller les agents dormants occidentaux sur le sol russe et biélorusse pour réaliser un gigantesque coup de filet dans ces milieux.
    Ainsi la sécurité du pays sera renforcée pour empêcher des futurs troubles internes qui pourraient déstabiliser le pouvoir central en pleine guerre, comme la révolution d'Octobre de 1917 et la guerre civile qui s'en est suivie. D'où l'explication du message à la nation de Poutine et ses revirements afin de châtier ces pseudo putschistes dans un premier temps puis l'amnistie dans un deuxième temps pout tous et le libre choix de chacun d'aller où il désire.
    Un scénario commence à se tenir pour expliquer toute cette mise en scène et ces épanchements médiatiques même au sein du Kremlin à plusieurs reprises et de Loukachenko récemment qui ne sont pas dans les habitudes comportementales du pouvoir russe.
    Prigojine va même indemniser avec ses deniers personnels les familles des 13 pilotes russes morts dans ce mortel périple à raison de 700.000 dollars par décès. C'est dire, l'individu se rachète, on a dû tout lui expliquer par téléphone le but de la manœuvre dans l'intérêt du pays.
    De plus cela va flouter les cartes pour l'Occident en terme de compréhension concernant la recomposition de l'armée de terre russe qui participera au conflit et de sa future répartition sur le terrain. Coup double, on noie le poisson.

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  12. Il n’y a pas une semaine, les gėnéraux et autres experts de plateaux, nos brillants politiques (chef d’Etat en tête) n’avaient donc de cesse à la suite de la sauterie mode Prigozhine de clamer haut et fort qu’il n’y avait pas d’Etat ni d’ordre en Russie…
    Des 13/18 ans démontrent ici mieux ce que peut faire une armée de « mercenaires » là-bas dirait-on.

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