Ben mon pov' Dima, si à chaque fois que tu avais annoncé un collapse, il s'était passé, tout serait fini depuis un moment. Dima qui nous annonçait la chute d'Adveevka il y a deux semaines... Il devrait le dire aux combattants ukrainiens. Et les Russes qui galèrent toujours devant Bakmut et Kupiansk. Le portrait dépeint par Erwan Castel sur Youtube aujourd'hui, même encourageant, est infiniment plus mesuré. Et si les Ukrainiens finissent par enfin se mettre sérieusement en défense sur des lignes bien pensées, ça va devenir très chaud. Car là, fini, plus besoin de guerriers affûtés, plus besoin d'officiers au top. N'importe quel civil un peu formé, bien équipé, bien retranché, courageux, encadré par des sous off et officiers couillus sera un enfer à déloger.
Le but Russe est d'obliger Kiev à approvisionner les zones citées à cause de son narratif territorial ainsi, sans civils, la supériorité du feu peut s'exprimer et les pertes de Kiev sont colossales en matériels et en troupes. Bouger, c'est se déplacer dans des zones avec des civils et la tactique de Kiev pour neutraliser le feu Russe. N'oubliez pas que le front est dans le Donbass et que Kiev se fiche des civils. Le but n'est pas de prendre le pouvoir à Kiev par la force mais que Kiev se débarrasse lui même des pervers qui y ont pris le pouvoir par la force en 2014. "N'importe quel civil un peu formé, bien équipé, bien retranché, courageux, encadré par des sous off et officiers couillus sera un enfer à déloger." Bof, en hiver, il suffit de couper le réseau électrique et les positions s'allumeront aux caméras infra rouges. De plus, la Russie n'est pas à la chasse au troufion dans sa tranchée mais à la chasse aux moyens lourds, à la logistique, aux QG et aux fanatiques. Une ligne très statique est un piège, il suffit de percer et de la contourner dans son dos, ce n'est pas un problème.
Bien vu... J'en profite pour apporter mon obole à vos posts concernant l'inanité des débats "entre amis" vis à vis de ce conflit. Jai eu les mêmes débats que vous, autant avec des "notables" bien notés que d'autres un peu plus rebelles aux idées toutes faites servies à la louche dans la quasi totalité des médias... Et c'est vrai qu'on est surpris de constater l'efficacité de l'anesthésie du sens critique inoculée par voie visuelle et auditive. Comment expliquer la Russie à quelqu'un qui n'y est jamais allé? Comme vous, j'ai renoncé et, soucieux de conserver des amitiés que j'ai mis 30 ou 40 ans à construire, je me contente de corriger quelques erreurs grossières et périphériques pour soigner le syndrome russophobe par homéopathie. Oui, c'est le cerveau reptilien qui est sollicité lorsqu'on parle des russes en France. Les quidams imaginent des hordes sauvages et sanguinaires, menées au knout par des officiers sadiques et avides de pillages, déferlant dans nos villes et villages transformés en goulags. Ayant des enfants mi-ukrainiens et d'autres mi-russes, dans ma propre famille française je passe depuis plus de vingt ans pour un agent du KGB chez les plus cons et pour un rêveur crédule chez les autres. Il n'y a pas de solution. Je l'ai déjà écrit ici mais je le répète, la si vaste Russie est presque un continent à elle seule et les Russes, sauf quelques apparatchiks, se foutent complètement des européens de l'ouest et s'en méfient. Je vois bien un autre rideau de fer s'ériger bientôt, non pas pour empêcher les russes de sortir mais pour empêcher une europe tiers-mondisée de pénètrer.
Je suis toujours très méfiant dès qu'on utilise( et moi aussi) la formulation "il suffit de". A cette heure, après un mois de combat, ils n'ont toujours pas réussi à faire tomber un seul des points d'appui d'Adveevka et pourtant il ne font pas semblant. Donc très difficile d'entourer ce point fort. Pareil à Kupiansk et Bakmut a pris six mois. La partie est loin, très loin d'être facile et les Ukrainiens n'ont visiblement pas globalement perdu leur combativité. Leur armée ne s'effondre toujours pas, ni matériellement, ni moralement.
Les lignes de défense bien pensées sont-elles édifiées ? Non, à l'exception de points très forts anciens comme Kramatorsk qui peuvent être contournés. Les combattants bien encadrés et l'encadrement lui-même ? Les forces disponibles ont été largement détruites sans aboutir. Avec un reflux du soutien extérieur, l'Ukraine garde juste quelques moyens pour retarder l'échéance. Et le moral va tomber très vite après la chute d'Avdïivka.
C'est surprenant de voir les gens parler de contournement des points forts comme si c'était une évidence . Ça n'a rien d'évident. Depuis la plus haute antiquité, les points forts s'appuient les uns les autres et recèlent suffisamment de moyens pour rendre impossible la vie du "contourner" alors vulnérable sur deux voire plusieurs axes. Vous ne vous êtes jamais demandé en quoi un bête château fort avec une poignée d'hommes d'armes pouvaient condamner toute une vallée. Pourtant à une époque sans artillerie où il était très facile de contourner hors de portée? Et bien les assaillants étaient obligés de s'astreindre à des assauts horriblement coûteux ou des sièges interminables pour les réduire. Impossible de les laisser intacts dans son dos, capable de couper les lignes d'approvisionnement et de harceler les troupes. Alors imaginez un conglomérat comme Seversk, Kramatorsk, Konstantinovka, Lyman, Kupiansk, Izium. On ne contourne pas comme ça cher ami. Sinon, ça ferait longtemps que Adveevka ou Seversk seraient tombé.
Les Otanos-kiéviens ont eu sept années consécutives pour se retrancher dans le Donbass, de février 2015 à février 2022, ils ont eu suffisamment de temps pour bien concevoir leurs édifices citadins fortifiés.
C'est pas en quatre coups de cuillère à pot que tout cette muraille constituée de villes fortifiées va s'effondrer, faut pas y compter. C'est extrêmement long à prendre, c'est un travail minutieux du côté russe à réaliser si vous ne voulez pas trop de pertes. Faut réaliser des tentatives, tâter le terrain, s'y reprendre à plusieurs fois, recommencer en changeant la tactique et utiliser le matériel à bon escient en réalisant une synergie avec les hommes sur le terrain, etc. C'est du travail de spécialistes à la Vauban qui réalisait d'impeccables sièges de villes ou de places fortes à prendre au XVIIème siècle.
Pour les ukrainiens, ce réseau de bastions fortifiés est économique à entretenir, ils peuvent tenir longtemps s'ils ont reçu des provisions hivernales et que les troupes ont touché du ravitaillement en armements avant l'encerclement opératif russe. De même la garnison ukrainienne n'a pas besoin très nombreuse pour tenir tête aux forces russes sur la durée.
Les russes, le 24 février 2022, en rentrant dans l'Est de l'Ukraine ne sont pas passés par ce chemin des fortifications ukrainiennes dans le Donbass, ils n'étaient pas fous, ils ont fait le tour, partir de la Biélorussie était plus confortable surtout pour atteindre Kiev. Ils s'en servent pour user le potentiel ukrainien, toujours dans leur logique d'attrition.
1° Tu coupes physiquement les trois routes d'appro et ensuite tu réalises un véritable siège afin de limiter tes pertes dans tes rangs.
2° Tu fais comme à Bakhmout, tu prends ton temps en resserrant l'étau progressivement pour éliminer le ravitaillement qui arrive dans la ville , tu fais une pierre deux coups, simple poursuite de la logique de la guerre d'attrition démarrée il y a 13 mois.
3° C'est de couper en deux la ville, juste en dessous de la COKERIE, la largeur citadine y est la plus mince mais j'ai l'impression que les ukrainiens ont renforcé cette position. Ainsi tu fais le siège de la cokerie comme à Marioupol et tu pratiques une lente guerre urbaine avec bombardements sur le restant de la ville au Sud. Là cela met un coup à la garnison mais c'est risqué.
Les russes vont continuer d'avancer jusqu'à la lisière de la ville, histoire de coller la pression à la garnison ukrainienne pour les faire craquer petit à petit.
Pour bloquer la ville il faut prendre les points d'appui. Les Russes s'échinent depuis un mois à ça. C'est long parce que les premiers jours, ça a été une hécatombe dans les colonnes d'assaut. Maintenant ils utilisent à fond leur supériorité feu.
Ben mon pov' Dima, si à chaque fois que tu avais annoncé un collapse, il s'était passé, tout serait fini depuis un moment.
RépondreSupprimerDima qui nous annonçait la chute d'Adveevka il y a deux semaines... Il devrait le dire aux combattants ukrainiens.
Et les Russes qui galèrent toujours devant Bakmut et Kupiansk.
Le portrait dépeint par Erwan Castel sur Youtube aujourd'hui, même encourageant, est infiniment plus mesuré.
Et si les Ukrainiens finissent par enfin se mettre sérieusement en défense sur des lignes bien pensées, ça va devenir très chaud. Car là, fini, plus besoin de guerriers affûtés, plus besoin d'officiers au top. N'importe quel civil un peu formé, bien équipé, bien retranché, courageux, encadré par des sous off et officiers couillus sera un enfer à déloger.
Le but Russe est d'obliger Kiev à approvisionner les zones citées à cause de son narratif territorial ainsi, sans civils, la supériorité du feu peut s'exprimer et les pertes de Kiev sont colossales en matériels et en troupes.
SupprimerBouger, c'est se déplacer dans des zones avec des civils et la tactique de Kiev pour neutraliser le feu Russe. N'oubliez pas que le front est dans le Donbass et que Kiev se fiche des civils. Le but n'est pas de prendre le pouvoir à Kiev par la force mais que Kiev se débarrasse lui même des pervers qui y ont pris le pouvoir par la force en 2014.
"N'importe quel civil un peu formé, bien équipé, bien retranché, courageux, encadré par des sous off et officiers couillus sera un enfer à déloger."
Bof, en hiver, il suffit de couper le réseau électrique et les positions s'allumeront aux caméras infra rouges. De plus, la Russie n'est pas à la chasse au troufion dans sa tranchée mais à la chasse aux moyens lourds, à la logistique, aux QG et aux fanatiques. Une ligne très statique est un piège, il suffit de percer et de la contourner dans son dos, ce n'est pas un problème.
Bien vu...
SupprimerJ'en profite pour apporter mon obole à vos posts concernant l'inanité des débats "entre amis" vis à vis de ce conflit. Jai eu les mêmes débats que vous, autant avec des "notables" bien notés que d'autres un peu plus rebelles aux idées toutes faites servies à la louche dans la quasi totalité des médias... Et c'est vrai qu'on est surpris de constater l'efficacité de l'anesthésie du sens critique inoculée par voie visuelle et auditive.
Comment expliquer la Russie à quelqu'un qui n'y est jamais allé? Comme vous, j'ai renoncé et, soucieux de conserver des amitiés que j'ai mis 30 ou 40 ans à construire, je me contente de corriger quelques erreurs grossières et périphériques pour soigner le syndrome russophobe par homéopathie.
Oui, c'est le cerveau reptilien qui est sollicité lorsqu'on parle des russes en France. Les quidams imaginent des hordes sauvages et sanguinaires, menées au knout par des officiers sadiques et avides de pillages, déferlant dans nos villes et villages transformés en goulags.
Ayant des enfants mi-ukrainiens et d'autres mi-russes, dans ma propre famille française je passe depuis plus de vingt ans pour un agent du KGB chez les plus cons et pour un rêveur crédule chez les autres.
Il n'y a pas de solution. Je l'ai déjà écrit ici mais je le répète, la si vaste Russie est presque un continent à elle seule et les Russes, sauf quelques apparatchiks, se foutent complètement des européens de l'ouest et s'en méfient. Je vois bien un autre rideau de fer s'ériger bientôt, non pas pour empêcher les russes de sortir mais pour empêcher une europe tiers-mondisée de pénètrer.
Je suis toujours très méfiant dès qu'on utilise( et moi aussi) la formulation "il suffit de".
SupprimerA cette heure, après un mois de combat, ils n'ont toujours pas réussi à faire tomber un seul des points d'appui d'Adveevka et pourtant il ne font pas semblant. Donc très difficile d'entourer ce point fort. Pareil à Kupiansk et Bakmut a pris six mois.
La partie est loin, très loin d'être facile et les Ukrainiens n'ont visiblement pas globalement perdu leur combativité. Leur armée ne s'effondre toujours pas, ni matériellement, ni moralement.
Les lignes de défense bien pensées sont-elles édifiées ? Non, à l'exception de points très forts anciens comme Kramatorsk qui peuvent être contournés. Les combattants bien encadrés et l'encadrement lui-même ? Les forces disponibles ont été largement détruites sans aboutir. Avec un reflux du soutien extérieur, l'Ukraine garde juste quelques moyens pour retarder l'échéance. Et le moral va tomber très vite après la chute d'Avdïivka.
SupprimerC'est surprenant de voir les gens parler de contournement des points forts comme si c'était une évidence .
SupprimerÇa n'a rien d'évident.
Depuis la plus haute antiquité, les points forts s'appuient les uns les autres et recèlent suffisamment de moyens pour rendre impossible la vie du "contourner" alors vulnérable sur deux voire plusieurs axes.
Vous ne vous êtes jamais demandé en quoi un bête château fort avec une poignée d'hommes d'armes pouvaient condamner toute une vallée. Pourtant à une époque sans artillerie où il était très facile de contourner hors de portée?
Et bien les assaillants étaient obligés de s'astreindre à des assauts horriblement coûteux ou des sièges interminables pour les réduire. Impossible de les laisser intacts dans son dos, capable de couper les lignes d'approvisionnement et de harceler les troupes.
Alors imaginez un conglomérat comme Seversk, Kramatorsk, Konstantinovka, Lyman, Kupiansk, Izium.
On ne contourne pas comme ça cher ami. Sinon, ça ferait longtemps que Adveevka ou Seversk seraient tombé.
Les Otanos-kiéviens ont eu sept années consécutives pour se retrancher dans le Donbass, de février 2015 à février 2022, ils ont eu suffisamment de temps pour bien concevoir leurs édifices citadins fortifiés.
SupprimerC'est pas en quatre coups de cuillère à pot que tout cette muraille constituée de villes fortifiées va s'effondrer, faut pas y compter.
C'est extrêmement long à prendre, c'est un travail minutieux du côté russe à réaliser si vous ne voulez pas trop de pertes. Faut réaliser des tentatives, tâter le terrain, s'y reprendre à plusieurs fois, recommencer en changeant la tactique et utiliser le matériel à bon escient en réalisant une synergie avec les hommes sur le terrain, etc.
C'est du travail de spécialistes à la Vauban qui réalisait d'impeccables sièges de villes ou de places fortes à prendre au XVIIème siècle.
Pour les ukrainiens, ce réseau de bastions fortifiés est économique à entretenir, ils peuvent tenir longtemps s'ils ont reçu des provisions hivernales et que les troupes ont touché du ravitaillement en armements avant l'encerclement opératif russe.
De même la garnison ukrainienne n'a pas besoin très nombreuse pour tenir tête aux forces russes sur la durée.
Les russes, le 24 février 2022, en rentrant dans l'Est de l'Ukraine ne sont pas passés par ce chemin des fortifications ukrainiennes dans le Donbass, ils n'étaient pas fous, ils ont fait le tour, partir de la Biélorussie était plus confortable surtout pour atteindre Kiev.
Ils s'en servent pour user le potentiel ukrainien, toujours dans leur logique d'attrition.
Il y a une trois façon de prendre AVDIIVKA,
RépondreSupprimer1° Tu coupes physiquement les trois routes d'appro et ensuite tu réalises un véritable siège afin de limiter tes pertes dans tes rangs.
2° Tu fais comme à Bakhmout, tu prends ton temps en resserrant l'étau progressivement pour éliminer le ravitaillement qui arrive dans la ville , tu fais une pierre deux coups, simple poursuite de la logique de la guerre d'attrition démarrée il y a 13 mois.
3° C'est de couper en deux la ville, juste en dessous de la COKERIE, la largeur citadine y est la plus mince mais j'ai l'impression que les ukrainiens ont renforcé cette position.
Ainsi tu fais le siège de la cokerie comme à Marioupol et tu pratiques une lente guerre urbaine avec bombardements sur le restant de la ville au Sud.
Là cela met un coup à la garnison mais c'est risqué.
Les russes vont continuer d'avancer jusqu'à la lisière de la ville, histoire de coller la pression à la garnison ukrainienne pour les faire craquer petit à petit.
Pour bloquer la ville il faut prendre les points d'appui. Les Russes s'échinent depuis un mois à ça. C'est long parce que les premiers jours, ça a été une hécatombe dans les colonnes d'assaut. Maintenant ils utilisent à fond leur supériorité feu.
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