Ukraine : secteur de Soumy/Koursk le 22 août 2024 au soir (Rybar)



Dans la soirée, des combats acharnés se poursuivent dans plusieurs secteurs de la région de Koursk.

Dans le district de Glouchkovo, l'armée ukrainienne (AFU) augmente le nombre de frappes sur les points de franchissement sur la rivière Seym et les localités au sud de la rivière. Apparemment, les Ukrainiens tenteront une offensive dans cette zone dans un proche avenir. Cela est attesté par des rapports de frappes accrues de drones sur diverses cibles dans ce secteur.

Dans le district de Korenevo, les combats se poursuivent pour Krasnooktiabrsk'oïé, où l'ennemi est arrivé dans les premiers jours de l'offensive mais n'a pas réussi à se consolider. Dans le même temps, l'ampleur des attaques des formations ukrainiennes dans les environs de Snagost' devient plus claire. Comme nous l'avions prédit, l'AFU a traversé Apanasovka et a au moins temporairement occupé le domaine du 10 octobre.

De plus, le ministère russe de la Défense a signalé la destruction d'un groupe ukrainien dans deux véhicules blindés près de Skryl'evka. Il n'y avait pas de grande concentration ukrainienne observée dans cette zone. Des groupes mécanisés ont été repérés dans le secteur de Zhuravli, mais il y a presque pas d'informations sur les combats dans le triangle Durovo - Obshchiy Kolodez' - Kalinov.

Dans le district de Soudja, des affrontements sont en cours, mais il n'y a pas de rapports de libération de localités sur Internet. Dans le secteur de Rousskaïa Konopelka, un important groupe ukrainien a été détruit. D'après les images publiées en ligne, à la suite d'une embuscade réussie et de frappes de drones ultérieures, l'AFU a perdu plusieurs véhicules blindés et un grand nombre d'infanterie.

Dans le même temps, on ne sait pas si le village a été dégagé. Quoi qu'il en soit, les formations ukrainiennes ont subi de lourdes pertes à la suite d'un combat relativement bref.

Traduction : Veille Stratégique

Source : https://t.me/rybar/62979

Commentaires

  1. Concernant "la théorie du fou", il semblerait démontré que c'est absolument contre productif : personne ne comprend les visées du fou et donc personne ne sait comment réagir tant les alliés que les opposants. A ce stade, l'absence de stratégie ukrainienne est manifeste. Par contre, les forces russes vont faire de la casse sur le terrain et il y aura de la casse psychologique (déplacés, maison détruite etc). Le coût politique est important sachant que l'armée ukrainienne va redevenir une milice à terme. Comparaison douteuse mais l'ouest de l'Ukraine va devenir l’Afghanistan post action URSS ou tout les fanatiques vont se regrouper pour aller faire des actions terro en terres russes, des milliers d'armes en circulation et une guérilla qui peut durer des années, bref la Syrie ou le nord Mali/Libye.. On a l'expérience en France des armes lourdes de l'occupant face aux milices des maquis qui semblerait avoir profondément ennuyer les Nazis (déraillement de train notamment). L'armée russe va triompher mais gagner la guerre pas certains si, des actions terro perdurent pendant une décennie. Selon moi, c'est un problème à ne pas sous-estimer. A comparer peut être avec l'action des maquisards français (même si les contexte sont très différends) ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est la préparation du coup d'après, on retourne dans les années quarante et cinquante en Ukraine, on retrouve une forme de guérilla forestière sponsorisée par l'Ouest.
      Mais ce coup-ci avec des incursions en territoire ancestral russe sous l'égide d'un conflit armé ayant commencé en guerre civile.
      Les prémices étaient la région de Belgorod, c'est à dire le laboratoire d'essai à tout ce cirque, une sorte de site d'entrainement avec des milices russes retournées à la cause occidentale qui ont fait quelques incursions sporadiques à la limite frontalière à l'époque.
      Ce qui donna l'offensive russe vers Kharkov afin de protéger Belgorod et sa région. Les ukrainiens tentent la même chose, mais dans l'autre sens, cependant sans but réel stratégique ni opératif, juste pour essayer de déstabiliser le pouvoir russe et sa population.

      Supprimer
    2. Le contexte est très différent. Les ukr. de l'ouest n'ont pas vraiment la même identité que les ukrainiens russophones. Il y a une convergence culturelle et religieuse à prendre en compte pour l'après guerre, des familles mixtes en pagaïe qui vont se retrouver et les russes savent très bien gérer ce type de situation. ily aura une période compliquée mais les efforts conjoints de reconstruction donneront des occasions de reconstituer l'unité...

      Supprimer
    3. Le schisme religieux de l'église orthodoxe ukrainienne et l'interdiction du patriarcat de Moscou sur son territoire le prouvent, les différentes communautés entre l'Ouest et l'Est sont absolument irréconciliables.
      C'est la grandeur de la zone tampon qui va conditionner tous ces rapprochements futurs et la grandeur territoriale de la zone russe.

      Supprimer
    4. @ZECHE - La réaction des ukr profondément orthodoxes, principalement dans les campagnes (mais pas que) est très claire, l'attachement au clergé conservateur dépendant du patriarcat de moscou est ancré et ne sera pas substitué par les quelques prêtres dissidents qui ont prêté serment à la nouvelle église kiévienne. Ils sont d'ailleurs très peu en dehors des grandes villes et le sbu a fermé des milliers d'églises dans les villages, faute d'officiants. C'est l'une des explications de la montée en puissance d'une résistance" ukrainienne en voie de structuration (avec bien entendu l'aide technique et la bénédiction de moscou). Les orthodoxes ukrainiens sont désormais forcés de prendre position et cette fois ci le gvt de kiev ouvre un nouveau front intérieur très dangereux pour le maintien de la cohésion de l'état. On m'a déjà parlé de soldats ukrainiens refusant de monter au front sans cérémonies religieuses traditionnelles.
      je rappelle que la religion officielle des ukrainiens de l'ouest (Galicie et Volhynie) est le catholicisme et que depuis 2023, noêl est fêté officiellement le 25 décembre en ukraine, ce qui reste en travers de la gorge des 80% d'ukrainiens attachés à l'orthodoxie traditionnelle... Après, faut pas s'étonner de la précision des frappes russes sur certains objectifs...

      Supprimer

    5. @ Lysandre2, c'est diablement intéressant comme commentaire.
      Dans l'Ouest ukrainien, Galicie et Volhynie, il me semble que ce sont des catholiques uniates, c'est à dire un catholicisme avec un mélange de pratiques orthodoxes, ce n'est pas un catholicisme strictement ancestral.
      Le père de Bandera était prêtre, il appartenait à cette religion mi figue mi raisin de l'Ouest ukrainien, ces changements brutaux ne sont pas des hasards.
      Le catholicisme dans cette région fut apporté par l'Autriche pendant l'empire austro-hongrois du XIXème siècle. C'est à ce moment là que les pratiques religieuses ont changé tout en conservant une facette orthodoxe.
      L'Autriche étant la plus fidèle alliée de l'église de Rome à l'époque.
      En mettant Noel le 25 décembre, Kiev se recale sur le calendrier de l'église de Rome, enfin celui de l'UE dans la perspective d'une adhésion future.
      Ce schisme religieux va coller encore plus de zizanie au sein de l'unité nationale fortement décomposée.
      D'où la partition territoriale inévitable de l'Ukraine à la suite de ce conflit.

      Supprimer
    6. @ ZECHE - Nous sommes d'accord. Au surplus, ces évènements révèlent un aspect complètement occulté par les médias et les commentateurs divers. Mettre en œuvre une politique d'assimilation religieuse forcée au moment où le pays est en morceau et peine à reconstituer sa réserve opérationnelle n'a aucun sens et ne peut avoir que des effets contre-productifs. Alors pourquoi?
      Si l'on pose en paradigme que les occidentaux sont à la manœuvre vis à vis des opérations militaires et logistiques, ces décisions, vues du côté russe, ont un effet très motivant puisque la guerre contre le nazisme devient également une guerre contre l'ennemi millénaire de la Russie, le catholicisme. La célébration du saint Alexandre Nevski, vainqueur des chevaliers teutoniques et dont Poutine a inauguré une gigantesque statue à Saint-Pétersbourg en 2021 trouve un écho dans ces évènements. puisqu'il est considéré par les slaves comme le défenseur de la Russie contre l'occident. De l'autre côté, il ne faut pas oublier que les américains sont eux-mêmes très attachés au christianisme par le truchement du catholicisme et des différents protestantismes. En conclusion, il n'est pas impossible que les "conseillers" américains de zelensky n'aient pas approuvé, voire inspiré, les décisions de la RADA concernant la mise au rebut de l'église orthodoxe traditionnelle. L'un des principaux objectifs de l'occident étant d'acculturer le peuple ukrainien en gommant progressivement ses attaches avec la Russie, ça a commencé avec la langue russe, puis le narratif historique. Là, ils s'attaquent à la religion...Cette situation singulière de résurgence d'une guerre de religion éteinte depuis des siècles réveille des passions inextricablement liées à la culture slave et constitue pour moi une vergence (au sens géologique) dans ce conflit. Il s'agit probablement d'une façon tordue de radicaliser les passions et il semble bien que ça va marcher mais pas forcément telle que ses concepteurs l'ont planifiée.

      Supprimer
    7. La victoire en 1242 d'Alexandre Nevski, Prince de Novgorod la plus ancienne ville russe, gagnant la bataille sur un lac gelé contre les chevaliers teutoniques. En 1240, il battit les suédois à la bataille de la Neva, d'où son nom. Ce sont bien les premières tentatives européennes d'invasion du territoire russe alors tout petit à l'époque.
      Il fut inféodé aux mongols, alors propriétaires des lieux à l'époque, mais reçu de leurs mains la principauté de Kiev.
      Effectivement c'est tout un symbole.

      La religion orthodoxe résistante du patriarcat de Moscou en terre ukrainienne va rassembler le peuple des russiens, c'est inexorable.
      La vergence, comme l'image d'une lame de fond formant un plissement qui va superposer les couches de la population résistante et qui va sectionner le pays en plusieurs entités ethniques.
      Je comprends mieux l'usage de la religion par Poutine alors qu'il est le pur produit d'un communisme, c'est à dire athée par définition.
      Il n'arrête pas d'être filmé dans des cathédrales, même dans des basiliques au Kremlin là où les tsars priaient avant les grandes batailles décisives, d'être en compagnie du patriarche de Moscou, etc.
      C'est pour taper du pied, faire un appel à la résistance en terre kiévienne à tous les russiens religieux résistants afin qu'ils se rassemblent au côté de la fédération de Russie pour l'avenir.

      Supprimer
  2. Avec la destructions des ponts, Glouchkovo et sa région peuvent devenir un chaudron pour les civils russes. Traverser une barge est plus lent et difficile surtout si ces endroits sont la cible de bombardements, avec la panique c' est un coup à la Bérézina.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés