Hors sujet mais pas trop. Dans "Le Goulag, témoignages et archives", collection Bouquins, p. 954, une note "strictement confidentielle" sur la composition des détenus du Retchlag au 1er août 1953. Des mouvements de révolte violente avaient agité ce camp situé près de Vorkouta. La note est rédigée par un capitaine, chef du département spécial. Sur 38 579 détenus, ceux étiquetés "Nationalistes ukrainiens" étaient au nombre de 10 495. Presque un tiers de "Nationalistes ukrainiens", de loin le groupe le plus nombreux ! La composition des détenus dans les multiples camps n'était bien sûr pas la même. Mais improbable que le ministère de l'intérieur de l'URSS ait concentré dans un camp les "Nationalistes ukrainiens" issus de l'ouest de l'Ukraine. Ceux-ci étaient donc nombreux, actifs (un des quatre "meneurs" dans la révolte) et la guerre actuelle, Azov et alii, cela repose sur des haines qui remontent loin.
La fin des hostilités, cela peut se faire quand un camp estime qu'il ne peut plus raisonnablement gagner et doit négocier (Allemagne, 1er GM), ou quand ce camp est détruit militairement, ses chefs morts ou prisonniers, son territoire occupé (Allemagne, 2e GM). Vu les antécédents de haines, pas de doute que les "Nationalistes ukrainiens" actuels refuseront la défaite tant qu'ils ne seront pas intégralement détruits. Même la prise de Kiev ne les toucherait pas.
Les Occidentaux - id est les néo-cons US - utilisent ces haines contre la Russie, haines que sans doute ils éprouvent du fait de leur histoire personnelle. Mais pourquoi faut-il donc que nous nous y associions, nous, en France ? En souvenir de la division Charlemagne ?
Les von der Leyen, Baerbock et autres fonctionnent sur un schéma mental similaire aux "Nationalistes ukrainiens" : rejouer, victorieusement cette fois, le Drang nach Osten et venger leurs parents ou grands parents. Pareil pour les Baltes, les Polonais, les Finlandais qui ont beaucoup de haines héritées contre les Russes.
L'Histoire-Vendetta, ça n'est pas raisonnable et ne se terminera pas raisonnablement.
Ce n'est pas un hors sujet, ce sont les fondations historiques, anthropologiques et ethniques du problème. Les occidentaux jouent avec cette détestation profonde, certains leaders européens et américains sont concernés personnellement par cette histoire. Entre slaves, c'est déjà pas facile, certaines ethnies et nations se détestent cordialement depuis des siècles, il suffit juste de rallumer la mèche de la rancœur et de l'humiliation et c'est reparti pour un tour mortifère car la vengeance en est le moteur.
Hors sujet mais pas trop.
RépondreSupprimerDans "Le Goulag, témoignages et archives", collection Bouquins, p. 954, une note "strictement confidentielle" sur la composition des détenus du Retchlag au 1er août 1953. Des mouvements de révolte violente avaient agité ce camp situé près de Vorkouta. La note est rédigée par un capitaine, chef du département spécial. Sur 38 579 détenus, ceux étiquetés "Nationalistes ukrainiens" étaient au nombre de 10 495. Presque un tiers de "Nationalistes ukrainiens", de loin le groupe le plus nombreux !
La composition des détenus dans les multiples camps n'était bien sûr pas la même. Mais improbable que le ministère de l'intérieur de l'URSS ait concentré dans un camp les "Nationalistes ukrainiens" issus de l'ouest de l'Ukraine. Ceux-ci étaient donc nombreux, actifs (un des quatre "meneurs" dans la révolte) et la guerre actuelle, Azov et alii, cela repose sur des haines qui remontent loin.
La fin des hostilités, cela peut se faire quand un camp estime qu'il ne peut plus raisonnablement gagner et doit négocier (Allemagne, 1er GM), ou quand ce camp est détruit militairement, ses chefs morts ou prisonniers, son territoire occupé (Allemagne, 2e GM). Vu les antécédents de haines, pas de doute que les "Nationalistes ukrainiens" actuels refuseront la défaite tant qu'ils ne seront pas intégralement détruits. Même la prise de Kiev ne les toucherait pas.
Les Occidentaux - id est les néo-cons US - utilisent ces haines contre la Russie, haines que sans doute ils éprouvent du fait de leur histoire personnelle. Mais pourquoi faut-il donc que nous nous y associions, nous, en France ? En souvenir de la division Charlemagne ?
Les von der Leyen, Baerbock et autres fonctionnent sur un schéma mental similaire aux "Nationalistes ukrainiens" : rejouer, victorieusement cette fois, le Drang nach Osten et venger leurs parents ou grands parents. Pareil pour les Baltes, les Polonais, les Finlandais qui ont beaucoup de haines héritées contre les Russes.
L'Histoire-Vendetta, ça n'est pas raisonnable et ne se terminera pas raisonnablement.
Ce n'est pas un hors sujet, ce sont les fondations historiques, anthropologiques et ethniques du problème.
SupprimerLes occidentaux jouent avec cette détestation profonde, certains leaders européens et américains sont concernés personnellement par cette histoire.
Entre slaves, c'est déjà pas facile, certaines ethnies et nations se détestent cordialement depuis des siècles, il suffit juste de rallumer la mèche de la rancœur et de l'humiliation et c'est reparti pour un tour mortifère car la vengeance en est le moteur.