Longue interview de Guaino sur Thinkerview. Première partie sur l’histoire des deux derniers siècles, pour ma part appris là genèse des frontières intangibles et de l’émergence du droit, ou plutôt des règles imposées par les empires. J’y ai également vu, au delà de la vision colonialiste des découpes à la serpe des territoires du moyen-orient et de l'Afrique, que c’est surtout la bêtise qui a pris la main des politiques de l’ėpoque, puisque le coeur de l’Europe même a subi les mêmes inepties et surtout la gravure dans le marbre législatif qu’elles ne sauraient être revues, même par les peuples concernés. https://www.youtube.com/watch?v=AZf1BACeoi8
J'ai regardé entièrement l'intervention d'Henri Guaino sur Thinkerview. Sa réflexion sur le quinquennat est juste, ce pourquoi on arrive à une dérive autoritaire présidentielle à ce jour car d'un président sous le régime du septennat qui équilibrait les institutions, nous sommes passés à l'ère de l'hyperprésident avec la réforme du quinquennat qui a déséquilibré l'ensemble de nos institutions. Cependant, toute la classe politique de l'époque était à fond pour ce passage du septennat présidentiel au quinquennat. Cette réforme se fait parce que la classe politique dans son ensemble ne veut plus de cohabitation, le pouvoir étant quelque chose qui se partage mal à la base, c'est comme l'argent. Elle se fait à cause de la dissolution de l'assemblée nationale qui se passe mal pour Chirac en 1997, une erreur politique majeure parce qu'à l'époque la fracture sociale de la campagne présidentielle de 1995 est passée sous le tapis vite fait bien fait. Elle se fait parce que l'UE se construit depuis 1992 avec Maastricht et va prendre le pouvoir avec sa nouvelle constitution qui est en gestation et donc nos politiques se retrouvent coincés entre la politique nationale et européenne à venir. Il faut donc des marges de manœuvre suffisantes afin de contrôler le pays si besoin est et de résister aux futurs assauts européens, on ne sait jamais, par conséquent l'hypercentralisation du pouvoir s'impose. Elle se fait parce que l'euro arrive en 2002, et que la politique économique du pays va échapper en partie à nos gouvernants il faut donc un pouvoir présidentiel renforcé. Elle se fait en changeant le calendrier électoral avec la bénédiction du gouvernement Jospin. Et oui, les législatives se déroulaient habituellement en mars pendant les septennats présidentiels. Donc les faire dérouler avant une présidentielle aurait été contraire à l'effet recherché, car c'est la présidentielle qui doit donner l'impulsion aux législatives pour avoir plus de probabilités de se retrouver avec une réelle majorité à l'assemblée et ainsi centraliser tout le pouvoir à l'Elysée, le but final recherché dans la réalité. Par contre, on éliminait ainsi le risque de revoir une cohabitation à cause de l'ancien calendrier électoral. Donc on déplace les législatives en juin pour profiter de l'inertie électorale suscitée par la présidentielle en mai avec son deuxième tour. Bien vu et bien joué mais cela fonctionna jusqu'en juin 2022.
Sauf que la classe politique n'a pas compris une chose, les cohabitations du temps du septennat faisaient réélire les présidents en réalité. C'est le chef du gouvernement, le premier ministre et son parti de l'opposition qui ramassaient l'addition au final lors du scrutin présidentiel. Alors que le quinquennat vous fume direct, président plus assemblée compris puisque vous avez de facto les pleins pouvoirs, aucune circonstance atténuante possible. Par conséquent, vous n'en ferez qu'un parce que la politique c'est le temps très long pour espérer obtenir des résultats probants. Sauf si vous tordez le coup au code électoral ou si vous rendez les choses encore plus compliquées dans la volonté d'un acte de manipulation de l'électorat. En fait si vous déformez l'esprit originel de la constitution avec la complicité de la classe politique, on l'a vu avec la crise des signatures de 2022 quand Bayrou choisit les candidats au nom de quoi et à quel titre ? Alors vous ne respectez plus rien et les choses dérapent gravement ce à quoi nous assistons depuis 1986 et la première cohabitation. Vous ajoutez la construction européenne de 1992 qui est venue rajouter de la complexité à notre édifice institutionnel car une constitution nationale ne peut pas se partager ou cohabiter avec une autre sinon vous perdez votre souveraineté et les pouvoirs des gouvernements nationaux s'en retrouvent affaiblis. Alors le pouvoir national se rigidifie jusqu'à l'arbitraire et l'autoritaire pour espérer durer mais à la fin des opérations seuls les partis pro européistes peuvent espérer le réaliser dans la durée.
Longue interview de Guaino sur Thinkerview.
RépondreSupprimerPremière partie sur l’histoire des deux derniers siècles, pour ma part appris là genèse des frontières intangibles et de l’émergence du droit, ou plutôt des règles imposées par les empires.
J’y ai également vu, au delà de la vision colonialiste des découpes à la serpe des territoires du moyen-orient et de l'Afrique, que c’est surtout la bêtise qui a pris la main des politiques de l’ėpoque, puisque le coeur de l’Europe même a subi les mêmes inepties et surtout la gravure dans le marbre législatif qu’elles ne sauraient être revues, même par les peuples concernés.
https://www.youtube.com/watch?v=AZf1BACeoi8
J'ai regardé entièrement l'intervention d'Henri Guaino sur Thinkerview.
RépondreSupprimerSa réflexion sur le quinquennat est juste, ce pourquoi on arrive à une dérive autoritaire présidentielle à ce jour car d'un président sous le régime du septennat qui équilibrait les institutions, nous sommes passés à l'ère de l'hyperprésident avec la réforme du quinquennat qui a déséquilibré l'ensemble de nos institutions. Cependant, toute la classe politique de l'époque était à fond pour ce passage du septennat présidentiel au quinquennat.
Cette réforme se fait parce que la classe politique dans son ensemble ne veut plus de cohabitation, le pouvoir étant quelque chose qui se partage mal à la base, c'est comme l'argent.
Elle se fait à cause de la dissolution de l'assemblée nationale qui se passe mal pour Chirac en 1997, une erreur politique majeure parce qu'à l'époque la fracture sociale de la campagne présidentielle de 1995 est passée sous le tapis vite fait bien fait.
Elle se fait parce que l'UE se construit depuis 1992 avec Maastricht et va prendre le pouvoir avec sa nouvelle constitution qui est en gestation et donc nos politiques se retrouvent coincés entre la politique nationale et européenne à venir.
Il faut donc des marges de manœuvre suffisantes afin de contrôler le pays si besoin est et de résister aux futurs assauts européens, on ne sait jamais, par conséquent l'hypercentralisation du pouvoir s'impose.
Elle se fait parce que l'euro arrive en 2002, et que la politique économique du pays va échapper en partie à nos gouvernants il faut donc un pouvoir présidentiel renforcé.
Elle se fait en changeant le calendrier électoral avec la bénédiction du gouvernement Jospin. Et oui, les législatives se déroulaient habituellement en mars pendant les septennats présidentiels. Donc les faire dérouler avant une présidentielle aurait été contraire à l'effet recherché, car c'est la présidentielle qui doit donner l'impulsion aux législatives pour avoir plus de probabilités de se retrouver avec une réelle majorité à l'assemblée et ainsi centraliser tout le pouvoir à l'Elysée, le but final recherché dans la réalité. Par contre, on éliminait ainsi le risque de revoir une cohabitation à cause de l'ancien calendrier électoral. Donc on déplace les législatives en juin pour profiter de l'inertie électorale suscitée par la présidentielle en mai avec son deuxième tour.
Bien vu et bien joué mais cela fonctionna jusqu'en juin 2022.
Sauf que la classe politique n'a pas compris une chose, les cohabitations du temps du septennat faisaient réélire les présidents en réalité. C'est le chef du gouvernement, le premier ministre et son parti de l'opposition qui ramassaient l'addition au final lors du scrutin présidentiel.
Alors que le quinquennat vous fume direct, président plus assemblée compris puisque vous avez de facto les pleins pouvoirs, aucune circonstance atténuante possible. Par conséquent, vous n'en ferez qu'un parce que la politique c'est le temps très long pour espérer obtenir des résultats probants.
Sauf si vous tordez le coup au code électoral ou si vous rendez les choses encore plus compliquées dans la volonté d'un acte de manipulation de l'électorat.
En fait si vous déformez l'esprit originel de la constitution avec la complicité de la classe politique, on l'a vu avec la crise des signatures de 2022 quand Bayrou choisit les candidats au nom de quoi et à quel titre ?
Alors vous ne respectez plus rien et les choses dérapent gravement ce à quoi nous assistons depuis 1986 et la première cohabitation.
Vous ajoutez la construction européenne de 1992 qui est venue rajouter de la complexité à notre édifice institutionnel car une constitution nationale ne peut pas se partager ou cohabiter avec une autre sinon vous perdez votre souveraineté et les pouvoirs des gouvernements nationaux s'en retrouvent affaiblis.
Alors le pouvoir national se rigidifie jusqu'à l'arbitraire et l'autoritaire pour espérer durer mais à la fin des opérations seuls les partis pro européistes peuvent espérer le réaliser dans la durée.