Ukraine : situation le 13 mai 2024 au matin (Dva_Majors)



▪️ L'armée russe poursuit ses opérations offensives dans la région de Kharkov. À la tombée de la nuit, des combats impliquant des véhicules blindés ont été signalés à Volchansk, des unités russes opèrent près de Staritsa et de Zelenoye, et des combats sont signalés près de Liptsy. De nombreux FAB équipés d'UMPK sont utilisés contre les positions ukrainiennes. Des membres du GUR et de l'unité Kraken ont été faits prisonniers. Le fait que des unités spéciales du GUR aient été engagées dans la bataille peut indiquer une tentative du commandement ukrainien d'arrêter la progression russe à tout prix. De violents combats sont en cours.

▪️ En réponse à l'avancée des troupes russes, les nazis frappent la population civile de la région de Belgorod. Hier, une frappe ukrainienne a détruit l'entrée d'un immeuble résidentiel à Belgorod, probablement une bombe aérienne française AASM HAMMER a été utilisée. 15 civils ont été tués. L'armée ukrainienne (AFU) frappe avec des MLRS, de l'artillerie et des drones. La nuit, Novaya Tavolzhanka et Cheremoshne ont été bombardées. 

▪️ Dans le secteur de Chasov Yar, les forces armées russes percent les défenses ennemies sur les flancs : près de Bogdanovka et à Ivanovskoye (Krasnye), et la zone de contrôle sur la bordure sud du front le long de la route T0504 s'étend. 

▪️ Dans le secteur de Pokrovskyi, à l'ouest d'Avdiivka, les combats se déroulent près d'Arkhangelskoye. Les forces armées ukrainiennes nivellent la ligne de front dans les zones de Solovyevo-Novopokrovskoye et Novopokrovskoye-Umanskoye. Le renflement du front dans la région de Netailovo-Pervomayske-Nevelskoye est en train d'être fermé.

▪️ Dans le secteur sud de Donetsk, l'ennemi a admis la perte d'une usine de produits réfractaires à Krasnogorovka, l'avancée des forces armées russes s'est élevée à environ un kilomètre sur un front de 3 km.

▪️ De violents combats se poursuivent dans la direction de Vremyaivskyi près de Staromayorskoye et Urozhaynoye.

▪️ Sur le front de Zaporijya, combats à Rabotino et au nord-ouest de Verbovoye. L'ennemi brûle les véhicules blindés avec des drones FPV, malgré la présence d'équipements REB dans certaines unités avancées de nos parachutistes.

▪️ Dans le secteur de Kherson, combats à l'arme légère dans la zone de l'île. L'AFU a lancé une frappe HIMARS sur Skadovsk, les civils ont souffert.

▪️ En Crimée, il a été rapporté aux premières heures de la matinée que l'AFU avait tenté d'utiliser des missiles aéroportés sur la péninsule.

Traduction : Veille Stratégique

Source : https://t.me/dva_majors/42404

Commentaires

  1. Le NYT, titre et chapeau :

    « Les forces russes s’enfoncent plus profondément dans le nord de l’Ukraine

    Avec des troupes ukrainiennes en infériorité numérique, épuisées et maintenant en retraite près de Kharkiv, de nombreux Ukrainiens se demandent si la guerre n’a pas pris une tournure significative pour le pire. »

    L'article parle de sentiment de panique, de troupes ukrainiennes battant en retraite et de commandants ukrainiens se blâmant mutuellement. Des passages aussi pour minimiser la situation. Toutefois, ce constat :

    « Au cours des trois derniers jours, les troupes russes (...) se sont emparées (...) de plus de kilomètres carrés par jour qu’à presque tout autre moment de la guerre, à l’exception du tout début. »

    La débâcle, ça peut se produire très vite, avec une ruée pour passer le Dniepr, dès lors que tenir le front, a fortiori contre-attaquer, deviendront choses irréalisables, comme se replier sur des positions solides qui n'existent pas. Quel est l'état des troupes qui tiennent Kramatorsk et Slaviansk ?

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    1. Londres a remis son plus gros paquet d'aides militaires à Kiev depuis le début du conflit avec 1 600 missiles portatifs antichars et antiaériens des véhicules blindés pour un montant de 500 millions de livres.
      Washington a envoyé 400 millions de dollars d'aides à Kiev en urgence, comprenant des missiles PATRIOT, des JAVELIN antichars, des STINGER antiaériens, des véhicules blindés et des chars BRADLEY.
      Washington et Londres ont peur d'un effondrement du front ukrainien.

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  2. Une autre raison pour les russes d'avoir attaqué sur ce secteur, c'est que les ukrainiens depuis le début du conflit défendent leurs villes, Kharkov étant la deuxième ville du pays, Kiev ne lâchera pas si facilement et enverra des troupes en renfort c'est un peu près certain.
    Si Kiev envoie du lourd alors ceci avantagera de nouveau les russes afin de détruire encore plus rapidement l'armée ukrainienne car ils n'auront pas besoin d'aller à leur rencontre, leur puissance de feu s'en chargera.

    Serguei CHOIGOU a été remplacé à la tête du ministère de la défense par un économiste, Andrei BELOUSOV qui était déjà membre du gouvernement.
    Par contre on retrouve CHOIGOU au poste de Nicolaï PATROUCHEV comme secrétaire du conseil de sécurité de la Russie, ce qui reste un poste stratégique mais moins médiatique en temps de guerre.
    Quant à PATROUCHEV âgé de 73 ans qui avait remplacé POUTINE à la tête du FSB quand il fut nommé premier ministre la première fois en 98, pas de réaffectation dans l'immédiat, est ce la retraite pour ce haut fonctionnaire ?

    Première décision du nouveau ministre de la défense, réorganiser la production de drones sur le sol russe car la Russie est trop dépendante de l'extérieur pour l'acheminement des pièces détachées, elle assemble sur place c'est tout ce qu'elle fait. Ceci avait déjà été planifié en 2020 mais compte tenu des évènements planétaires rien n'avait été encore entrepris en ce sens.

    On passe dans une autre phase de la guerre, elle rapporte et doit continuer à rapporter sur le long terme au pays, l'industrie de défense est devenu un moteur économique avec le conflit ukrainien et doit le rester.
    L'Etat russe dépense 1/3 de ses ressources pour la défense du pays à l'heure actuelle, faut équilibrer les charges et donc il faut un spécialiste du contrôle financier.

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    1. L'économiste Andrei BELOUSOV sera donc le ministre de l'effort de guerre. Ce qui signifie que, indépendamment d'un éventuel effondrement ukrainien, la Russie choisit de muscler et d'adapter sa production militaire, pour usage immédiat dans le conflit, mais pas seulement.

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    2. BELOUSOV était vice premier ministre du gouvernement russe, ancien conseiller spécial de Vladimir POUTINE sur les dossiers économiques, il a remplacé le premier ministre quand il a eu le coronavirus, il est l'un des artisans de la résistance russe contre les sanctions occidentales depuis 2014.
      Aujourd'hui la Russie investit dans l'armement car elle est dans une course aux armements voulue par Washington qui a déchiré tous les traités les limitant. C'est ce qui a coulé l'URSS à l'époque en l'endettant plus que de raison. Faut pas refaire la même erreur, POUTINE l'ayant vécue.
      Donc il faut quelqu'un qui puisse maîtriser les projets et les coûts sur la durée à ce jour, faut un grand pro désormais pour gérer les budgets monstrueux de l'armée, on passe dans une autre dimension.

      Quant à CHOIGOU qui n'a jamais fait une carrière militaire et qui n'est pas un militaire, il est ingénieur de formation, par contre qui est très efficace et très réactif et loyal envers Poutine, gagne une place prestigieuse en tant que secrétaire au conseil de sécurité de la Russie et devient aussi vice président du comité de sécurité de la Russie.
      C'est plus important comme fonctions que de rester au ministère de la défense, poste qu'il a occupé pendant 12 années.

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  3. Petite question
    On entend beaucoup parler dernièrement d’un retrait derrière le Dniepr (Baud, Caresse, ici même). Que cela veut-ildire plus précisément au niveau géographique ? Est-ce pour la partie nord/sud avant qu’elle parte au nord Ouest sur Kiev ou sur toute sa longueur ?
    La seconde hypothèse me paraît peut réaliste, la capitale demeurant qu’elle soit ou non incluse bien trop près d’une ligne a défendre, je partirait plutôt la première, voire prolongée par les rivières Psel ou Pvorskla…

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    1. De toute manière, l'armée ukrainienne ne pourra plus tenir encore très longtemps face à la pression russe exercée actuellement et qui va aller crescendo dans les semaines et les mois à venir.
      Elle ne pourra pas tenir 900 km de front avec si peu d'hommes en première ligne dans un temps qui est désormais programmée contre elle.

      Déjà que Kiev n'a pas été capable dernièrement de réaliser des fortifications à l'arrière en cas d'un retrait tactique programmé.
      Après seules les barrières naturelles sont efficaces, les fleuves de fortes largeurs et à fort débit sont recherchés et très appréciés dans un mouvement de panique généralisé, c'est ce qui se passe quand une armée s'effondre.
      Nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade, mais Kiev doit y penser fortement.
      De même les fleuves se prêtent bien pour délimiter des zones tampons dans de futures négociations.

      Aujourd'hui Blinken est à Kiev, peut être en parle t-il avec Zelensky ?
      Après ce ne sont que des rumeurs, mais va bien falloir entreprendre quelque chose pour sauver les meubles dans un premier temps avant de sauver la face si les USA veulent faire encore durer la partie.

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    2. Ce retrait semble la seule solution rationnelle pour éviter le collapse total de l'état ukrainien.
      Mais je ne vois pas bien comment il pourrait s'organiser si les Russes décident de poursuivre et de transformer cette retraite en désastre.

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    3. Et les civils ukrainiens de l'Est de l'Ukraine dans tout cela qui ne sont pas russophiles pour deux ronds mais plutôt pro Kiev ???
      Evacuer en urgence toute la rive orientale du Dniepr sans aucun mouvement de panique de la population civile concernée si un effondrement brutal du front arrivait ???
      Peu de probabilités que cela se passe dans ces conditions, il y a toujours des mouvements de foule non prédictibles dans ces situations à moins que les civils se soient déjà faits une raison, rejoindre Moscou est plus sécurisant pour leur avenir qui demeure de plus en plus incertain avec le régime de Kiev.

      La panique des civils risquerait de compromettre les mouvements de l'armée ukrainienne en retraite et c'est la BEREZINA à la sortie.

      La seule solution pour Kiev est perfide et cynique à la fois, c'est de cacher son armée en retraite parmi le flot paniqué de civils afin d'éviter que les russes leur tirent dessus et fassent des cartons.
      Ensuite faudrait que le génie ukrainien fasse sauter tous les ponts sur le DNIEPR et enfin que Kiev demande des négociations dans l'urgence afin d'espérer de sauver ce qui peut encore l'être.
      Cela fait beaucoup de si.

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    4. Image destinée à faire (sou)rire les spécialistes : L'armée ukrainienne (et auxiliaires) est une baudruche que l'offensive russe vers Kharkov oblige à surgonfler. Soit la membrane trop distendue éclate (le fameux collapse), soit on dégonfle la baudruche avant (important repli tactique). Mais se replier sous les bombes planantes, pas évident. Et se replier jusqu'où ? Seul le Dniepr offre une sécurité. Encore faudra-t-il le franchir. Et si la décision de repli est prise trop tard, elle peut tourner à la catastrophe en termes de pertes humaines et matérielles. Mais Zelensky semble contraint par ses "souteneurs" a prendre le plus tard possible les décisions de repli, même nécessaires.

      Sinon, tactiquement, l'armée russe mène très bien son affaire, bougeant peu, au bon moment et là où c'est efficace. La question qui se pose : reste-t-il beaucoup de troupes ukrainiennes dans Kramatorsk et autres bastions ? Les récentes contre-attaques ukrainiennes, même limitées, il a fallu prendre les troupes où il en restait.

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    5. Une occupation directe de l'est du Dniepr par les Russes est un piège qui ne les enchante pas trop. J'ai cru comprendre qu'ils preferaient un état tampon neutre des deux côtés du Dniepr . Et l'ouest laissé à la discrétion de l'UE.

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    6. En tout cas les Russes en ne bombardant pas les ponts sur le Dniepr alors qu’ils en ont largement les possibilités ont sciemment laissé accessible cette issue.

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    7. L'Ouest de l'Ukraine, c'est un problème de l'UE, c'est quasiment certain d'où toutes les hypothétiques interventions armées européennes qu'on entend de ci de là en rapport avec tous les accords bilatéraux signés avec Kiev ces derniers temps.
      Poutine l'a déjà affirmé officiellement plusieurs fois, l'Ouest c'est pas son problème que l'Occident s'en débrouille.

      Par contre occuper des surfaces et les contrôler sur la durée, cela mange des effectifs, cela coûte cher à la longue, et c'est se mettre à terme la population à dos parce qu'on est considéré comme une force d'occupation.
      On l'a vu en Afrique avec les opérations BARKHANE, SERVAL, là c'est un peu différent c'est entre slaves, mais pour les familles dont les enfants ont combattu sur le front contre les russes, et qui y sont restés ou sont estropiés c'est dur à encaisser.
      Cela doit gêner les russes qui n'ont pas forcément les effectifs à répartir pour cette mission de très longue durée, déjà qu'il faut garder la frontière finlandaise de 1300 km de long et stocker du matos et des hommes en Biélorussie en permanence.
      Il y a aussi le risque terroriste à prendre en considération.

      Pour qu'une zone tampon reste neutre faut des négociations,
      mais avec qui les engager pour le moment ?
      Zelensky ne représentera plus rien aux yeux des russes à partir du 21 mai prochain, date du dernier jour de son mandat présidentiel qui arrivera à expiration.
      Faudrait discuter avec les USA, mais ils sont en campagne présidentielle jusque début novembre et ont collé une nouvelle enveloppe pour avoir la paix jusqu'à la fin de l'année.
      Et pour l'Europe, les élections sont le 9 juin prochain et après ce sont des palabres interminables pour constituer la commission et les groupes parlementaires.

      On comprend pourquoi les russes attaquent en ce moment, ils arriveront avec des arguments sérieux le jour de l'ouverture des négociations surtout si l'effondrement de l'armée et du régime ukrainiens sont au programme.

      Conclusion.
      L'Ukraine serait bien dépecée en trois zones :
      - Une zone russophile à l'Est et au Sud, c'est à dire les 4 oblasts rattachés plus la Crimée, cet ensemble constituant déjà la fédération de Russie.
      Par contre les russes n'ont pas atteint toutes les limites administratives de ces 4 oblasts.
      - Une zone tampon au Centre dite neutre qui enjambe le DNIEPR bordant les frontières russes au Nord avec la ville de Kiev déclarée comme ville neutre agissant comme un poumon administratif et peut être Odessa afin de laisser un poumon économique à cette future zone tampon ?
      - Une zone européenne russophobe à l'Ouest avec comme chef lieu LVOV et peut être répartie en sphères d'influence entre la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, et la Pologne, qui sait ?

      Messieurs à vos crayons pour en dessiner les limites géographiques.

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    8. En effet, le nombre de "si" est conséquent.

      Je ne me souviens plus de la source, mais je crois avoir lu ou entendu qu'un retrait à l'Ouest du Dniepr et faire sauter les ponts les uns après les autres serait une solution commode du point de vue strictement militaire pour l'Ukraine. Mais pour ce qui en est du point de vue économique, social et institutionnel, c'est une tout autre affaire. Apparemment, le Dniepr représente beaucoup plus qu'un "obstacle naturel". Il constitue une véritable artère de communication le long de laquelle la vie économique et sociale s'est développée de façon organique sur les deux rives. Abandonner la rive Est pour fortifier la rive Ouest signifierait pour l'Ukraine un véritable suicide économique, social et institutionnel, tant les deux côtés du Dniepr sont interconnectés.

      Un examen de la géographie du Dniepr est d'ailleurs assez parlant : la plupart des villes importantes se sont développées sur chacune des deux rives. Imaginer Kiev devenant Berlin à l'époque du mur peut certes rendre nostalgique. Pas sûr en revanche que ce scénario fasse rêver beaucoup de monde à Moscou.

      Reste le mystère « Odessa ». A l’Ouest du Dniepr, mais verrou indispensable pour couper l’accès à la Mer noire aux sponsors de l’Ukraine.

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    9. NEGOCIATION = NEUTRALISATION CONSTITUTIONNELLE= ZONE TAMPON DE SECURITE.
      Mais il faut pouvoir y vivre après ???

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